"Je pense que l'IVG n'est pas menacée" : pourquoi Gérard Larcher ne veut pas inscrire l'IVG dans la Constitution

Gérard Larcher n'est pas favorable à l'incription de l'IVG dans la Constitution. Pour autant, le président du Sénat se pose comme un défenseur de l'interruption volontaire de grossesse, estimant que la problématique actuelle était plutôt la détérioration des conditions d'avortement en France.

"Je pense que l'IVG n'est pas menacé dans notre pays et que la Constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux".

Invité de la matinale de France Info ce mardi 23 janvier, Gérard Larcher s'est déclaré opposé à l'inscription de l'IVG (interruption volontaire de grossesse) dans la Constitution. 

Les députés votent ce mercredi l'inscription de l'IVG dans la Constitution

Le dossier est sur le bureau des élus depuis un an et demi, lorsque les États-Unis ont annulé l'arrêt garantissant le droit d'avorter sur tout le territoire. Dans la foulée, plusieurs états ont restreint la pratique.

Afin qu'une telle situation ne se produise en France, les associations féministes et plusieurs députés ont relancé l'idée d'une constitutionnalisation de l'interruption volontaire de grossesse.

Pour décider ou non de modifier la Constitution, le Congrès, soit l'ensemble des sénateurs et députés, se réunira le 5 mars. Avant cela, le projet de loi sera d'abord soumis au vote à l'Assemblée Nationale, ce mercredi 24 janvier, puis au Sénat.

Il faut absolument que le texte soit approuvé dans des termes identiques pour être adopté. Les déclarations de Gérard Larcher, président du Sénat, sont de nature à refroidir les partisans de la constitutionnalisation de l'IVG. 

On a fermé, en plus de dix ans, 130 centres qui se consacraient à l'IVG en France.

Gérard Larcher, président du Sénat

France Info

S'il se déclare opposé à cette décision politique, il tient à préciser qu'il a "toujours été très favorable à l'IVG".

C'est justement pour défendre ce droit fondamental des femmes qu'il érige au rang de préoccupation "les conditions dans lesquelles on pratique l'interruption volontaire de grossesse" dans notre pays. 

Larcher veut préserver les droits des femmes... et ceux des enfants

Gérard Larcher dénonce le fait que 130 centres consacrés à l'avortement aient fermé en France en plus de dix ans. "Ça nous a d'ailleurs amenés à allonger les délais, c'est la très mauvaise réponse que nous donnons à ces femmes qui font le choix très difficile, et déchirant parfois. Il y a une faiblesse de l'accompagnement post-IVG", se désole le patron du Sénat. 

Pour autant, le natif de l'Orne estime qu'il n'y a pas lieu d'inscrire la pratique dans la constitution alors même qu'il y a "déjà un certain nombre de décisions du Conseil constitutionnel qui la garantissent".

Par tradition, Gérard Larcher ne votera pas, mais il a tenu a rappeler un principe de la loi Veil, qui régit actuellement l'avortement. "C'est d'abord le droit des femmes qui est préservé, et ensuite, après un certain délai, c'est le droit de l'enfant et le droit de l'enfant à naître. C'est cet équilibre-là qu'il ne faudrait pas bouleverser."

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