Des agriculteurs sur le départ et des personnes en quête de fermes à reprendre sont réunis à Saint-Hilaire-de-Briouze (Orne) durant plusieurs jours à l'occasion de la 2e édition du camp Alterfixe. Le but : accompagner les futurs exploitants dans le lancement de leur projet et développer un réseau d'associés, le tout en pratiquant une agriculture raisonnée.
"Ça, c'est la salle de traite, autoconstruite en 2008. C'est très fonctionnel. Pour traire 80 vaches, ça prend environ 1h10. Il faut compter 2h en tout, si on ajoute le temps d'aller les chercher et de les ramener" explique Gilles Delaunay, exploitant agricole au GAEC du Mont Hardy à Saint-Hilaire-de-Briouze (Orne).
Il fait la visite de sa structure à Emeline Arnaud, ancienne ingénieure en mécanique, qui souhaite monter une exploitation laitière et céréalière.
"C'est un projet que je travaille depuis longtemps, pour lequel je me suis formée. Ça a du sens pour moi. Je suis venu pour rencontrer des agriculteurs, visiter des fermes et potentiellement rencontrer des futurs associés dans ce projet collectif" raconte Emeline qui profite de sa rencontre avec Gilles Delaunay pour glaner de précieux conseils sur le métier et découvrir sa structure.
Créer un réseau d'associés
Comme eux, des dizaines d'exploitants sur le départ et futurs agriculteurs en quête de ferme à reprendre ont pris part au camp Alterfixe dans l'Orne pour créer un réseau d'associés et espérer concrétiser des projets respectueux de l'environnement, en étant accompagnés.
"Les fermes du bocage sont très grandes et peuvent faire peur à un porteur de projets qui se retrouverait tout seul pour la reprendre. Du coup, le but, c'est de monter un collectif et de diversifier les activités, de faire du lait, du maraîchage, du pain, peu importe mais de le faire ensemble" souligne Karine Troilon, coordinatrice du camp Alterfixe.
Le programme en est à sa deuxième édition et attire beaucoup d'ex-urbains qui souhaitent s'insérer dans le tissu économique local.
Ces derniers bénéficient de cours théoriques et d'ateliers pratiques. Mais le dispositif est aussi une aubaine pour les exploitants en place, qui veulent continuer à faire vivre leur structure.
On voudrait transmettre notre ferme. Moi, j'ai encore trois ans à faire environ. J'ai deux collègues associés qui vont partir à la retraite très prochainement. L'agriculture a besoin de néoruraux pour renouveler les générations. Ce sont des gens qui sont motivés et c'est vachement intéressant.
Gilles Delaunay, exploitant agricole au GAEC du Mont Hardy
La formule du camp Alterfixe fonctionne pour certains : après une première édition l’an passé, ils sont une dizaine à s’être installés dans le bocage ornais, en quête d’une future exploitation.