Pour faire tourner une caserne correctement, il faut un minimum de 20 pompiers volontaires. Un effectif de plus en plus difficile à maintenir, alors que les SDIS des différents départements peinent à recruter de nouveaux volontaires. Dans l'Orne, la caserne de Sap-en-Auge organisait une journée portes ouvertes ce 12 novembre.
Le département de l'Orne compte 1500 pompiers dont 1400 volontaires qui effectuent 83% de l'activité opérationnelle. Sur les 45 casernes que compte le département, 20 sont en sous effectif. Pour tenter de remédier au problème et attirer de nouveaux volontaires, le SDIS de l'Orne organisait une journée portes ouvertes à la caserne de Sap-en-Auge.
Des portes ouvertes pour susciter des vocations
Depuis 2005, tous les ans, une semaine du volontariat est organisée dans les casernes avec des journées portes ouvertes. "Un véritable levier pour le recrutement", confirme Eric Guais, chargé de promotion du volontariat au SDIS de l’Orne. Dans la caserne de Sap-en-Auge, les 5 pompiers volontaires ont accueilli une trentaine de visiteurs dans la journée du 12 novembre. Au programme, une initiation au maniement d'un extincteur, une démonstration des gestes qui sauvent mais surtout une sensibilisation sur le rôle et les missions des soldats du feu.
Opération réussie, une dizaine de participants a fait savoir son intérêt pour venir grossir les rangs des pompiers volontaires du département. Le SDIS de l'Orne mise sur la médiatisation de leurs actions ainsi que sur une campagne de recrutement plus active au sein des établissements scolaires par exemple.
Risque de fermeture de certaines casernes
Pour tourner à plein régime, une caserne doit compter 20 sapeurs pompiers, à Sap-en-Auge ils ne sont que 5. Le plus gros risque d'un effectif si bas est la fermeture pure et simple et c'est la caserne de Vimoutiers, à plus d'une dizaine de kilomètres, qui prendrait le relais, rallongeant ainsi les délais d'intervention.
C'est la disparition des secours de proximité. En terme de réactivité ,notamment sur des arrêts cardiaques, ça sera les centre de secours qui viendront de plus loin ce qui amoindrit les chances de survies de la victime. Sur un incendie, on retrouve les mêmes difficultés…
Eric Guais, chargé de promotion du volontariat au SDIS de l’Orne
Les habitants sont unanimes sur la nécessité de conserver ces secours de proximité."Étant agriculteur, demain on a un feu qui se déclare dans un champ, avec la rapidité d'intervention, on peut limiter les dégâts et éviter que des hectares brûlent..."abonde un participant. "Il faut trouver absolument des volontaires pour que la caserne reste ouverte", conclut Dori, qui avoue ne pas pouvoir se porter volontaire à cause de son travail.
Le créneau 8h-18h, où se concentre le plus d'interventions, est le plus difficile à combler à cause de l'activité professionnelle des volontaires. Il existe cependant des conventions avec les employeurs.
Pompiers volontaires, c'est quoi ?
Secours à personne, lutte contre les incendies, accidents de la circulation, protection de l’environnement… les missions sont multiples et variées, avec toujours le même objectif : protéger les populations.
Les sapeurs-pompiers volontaires s’engagent au sein d’un centre de secours proche de chez eux ou de leur lieu de travail. Ils effectuent des gardes et des astreintes en fonction de leurs disponibilités professionnelles et de leur vie de famille. Des conventions peuvent être mises en place avec les employeurs pour faciliter la mise en œuvre des gardes et des astreintes.
L’indemnisation des activités des sapeurs-pompiers volontaires s’effectue par la perception d’indemnités horaires. Ces indemnités ne sont soumises à aucun impôt, ni prélèvement social et sont revalorisées chaque année.
Au 1er juillet 2020, le taux de l’indemnité horaire de base allouée aux sapeurs-pompiers volontaires est fixée de la manière suivante :
- officiers : 11,91€
- sous-officiers : 9,60€
- caporaux : 8,50€
- sapeurs : 7,92€
Il faut remplir les conditions suivantes pour pouvoir candidater :
- Être âgé de 16 et 55 ans. Pour les mineurs, le consentement écrit du responsable légal est obligatoire.
- Jouir de ses droits civiques et ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation incompatible avec l’exercice des fonctions
- Se trouver en position régulière au regard des dispositions du code du service national
- S’engager à exercer son activité de sapeur-pompier volontaire avec obéissance, discrétion et responsabilité, dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et de la Charte nationale du sapeur-pompier volontaire
Le recrutement comporte plusieurs étapes dont un entretien sur la motivation et un descriptif des contraintes et obligations, puis vient une visite médicale, des tests physiques d'endurance, de brancardage, de test à l'échelle et de claustrophobie. La formation initiale dure 22 jours et est indemnisée au même taux que pour les interventions.
Pour devenir volontaire il suffit de prendre contact avec le centre de secours le plus proche de chez vous ou de votre travail sur le site du SDIS 61. Selon la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, il manque 50 000 pompiers volontaires sur le territoire national.