La société GDE sera fixée d'ici jeudi sur la possibilité de rouvrir sa décharge située à Nonant-le-Pin, dans l'Orne, après une audience mercredi devant le tribunal administratif de Caen.
"Si on met des déchets maintenant (dans le centre de stockage de Nonant ndlr), ça part dans l'eau. Donc il y a un danger grave et imminent", a argumenté ce mercredi, lors de l'audience au tribunal administratif de Caen, Hélène Croze, chef des affaires juridiques des risques pour l'environnement au ministère de l'Écologie. Selon l'État le système de traitements de lixiviats (jus de déchets) et de récupérations des eaux ne sont "pas opérationnels".
Guy Dauphin Environnement (GDE) a répondu qu'il ne souhaitait dans l'immédiat ne rouvrir que la partie centre de tri et non la partie centre de stockage de son site. Et que sur cette partie tri, il n'y avait plus de non conformité. Le juge des référés Robert Le Goff a cependant estimé pendant les débats que les éléments présentés laissent à penser "qu'il y a un lien fort mais pas complet" entre le stockage et tri.
Le directeur général délégué de GDE, Hugues Moutouh, a affirmé qu'il y avait urgence à reprendre leur activité tri sur ce site pour éviter de perdre 3 des 6,8 millions d'euros que la société dit y perdre chaque année. Selon lui, GDE affichait pour son dernier exercice clos fin septembre une perte nette de 46 millions d'euros après 30 millions d'euros de perte nette sur l'exercice précédent.
Le 25 septembre dernier, GDE avait tenté de rouvrir son site, mais ses camions de livraisons avaient été bloqués par des opposants qui ivrent depuis plus de deux ans une vive bataille contre la décharge, avec l'appui de nombreux haras. Dans la journée, par un arrêté de "mesures d'urgences", l'État avait suspendu l'autorisation dont disposait la société pour exploiter ce site qui devait devenir le plus grand centre de déchets automobile d'Europe.