Le patron d'une PME ravagée par les flammes mardi dernier, a entamé ce week-end une grève de la faim devant une agence du crédit mutuel du Perche. L'indemnisation proposée par son assureur condamne sa société au dépôt de bilan.
Jean-Paul Mousset, ne s'alimente plus depuis samedi dernier. Il a entamé une grève de la faim devant l'agence du crédit mutuel de Mortagne-au-Perche, pour protester contre la décision de son assureur. A 58 ans, l'entrepreneur est à la tête d'une menuiserie-marbrerie installée à Saint-Germain-de-Martigny, entièrement détruite mardi dernier par incendie. Sa banque, le Crédit-Mutuel, qui se trouve aussi être son assureur, lui propose une indemnisation nettement inférieure à la perte causée par l'incendie. La somme proposée par l'assureur, ne lui permet pas de redémarrer son activité.
Une promesse de soutien vite disparue
Le lendemain de l'incendie, l'assureur avait garanti au patron que "tout serait fait pour que l'activité redémarre rapidement". Les 30 salariés que le groupe Mousset emploie étaient rassurés par cette annonce.Le samedi suivant, l'entrepreneur s'est rendu chez son assureur pour valider le dossier d'indemnisation. Pour relancer son activité, Jean-Paul Mousset estime avoir besoin de "6 millions d'euros, 300 000 de plus que la première proposition d'indemnisation du Crédit-Mutuel. Pas une source de blocage" selon le patron de la PME.
Seulement, un coup de fil de la direction régionale de l'asssureur à tout fait basculer. Au lieu des 6 millions nécessaires, l'assureur propose finalement 2,7 millions d'euros dont un, sur les fond propre de l'agence de Mortagne. Assommé par cette annonce, Jean-Paul Mousset repart "sans aucune solution".
Incompréhension et surprise
Le samedi soir, l'entrepreneur revient devant l'agence bancaire, où sont rassemblés plus de 150 personnes. Il décide alors de cesser de s'alimenter et de camper devant l'agence tant qu'aucune solution viable sera trouvée.Le chef d'entreprise ne comprend pas que son assureur puisse le "lâcher". Il confie être "en très bon terme avec son banquier et assureur, depuis de très nombreuses années". "Mes contrats étaient mis à jour à chaque achat de machine. On organisait des visites régulièrement, on leur envoyait les copies des factures." L'assureur lui à même expliqué "qu'il n'avait rien à se reprocher".