Alors que le mois de sensibilisation au cancer du sein "octobre rose" vient de s'ouvrir, des agriculteurs de l'Orne se mobilisent pour les enfants atteints d'un cancer. Une vente de lait, destinée à soutenir financièrement deux associations normandes, est organisée à Chanu jusqu'au 16 octobre.
"Maxime est le premier enfant à avoir essayé le nouveau vélo du service d'oncologie pédiatrique", confie Aurélie P., mère d'un garçon de 11 ans à qui on a diagnostiqué une leucémie en 2018. Installé au CHU de Caen, ce vélo d'appartement adapté permet aux enfants malades de pratiquer une activité sportive, malgré leur condition physique parfois fragilisée par la chimiothérapie. Il a été partiellement financé par l'association Les Fées Papillons grâce à une collecte de fonds. Cette année encore, les agriculteurs qui l'ont initiée se mobilisent en organisant une vente de briques de lait.
1 pack de lait acheté, 6 euros collectés
1400 euros. C'est la somme collectée l'an dernier par la vente de briques de lait à l'école Sacré-Cœur de Chanu (Orne). Organisée en partenariat avec des agriculteurs normands, qui ont fait don de plus de 200 packs de lait FaireFrance, l'opération a permis de financer deux projets associatifs. L'achat d'un vélo d'appartement adapté pour le CHU de Caen porté par Les Fées Papillons et le shooting photo d'une jeune fille atteinte d'un cancer et de sa famille encadré par l'association Vive l'Espoir.
"Je suis maman avant tout. Dans une commune pas loin de chez nous, il y a une petite qui est décédée d’un cancer dans une famille d’agriculteurs. C'est pour ça qu'on a décidé d'aider.
Jusqu'au 16 octobre, celles et ceux qui le souhaitent peuvent à nouveau soutenir les projets d'associations en achetant du lait. Une brique vendue, c'est six euros collectés pour financer leurs actions : "On intervient surtout auprès des services pédiatriques pour proposer des activités ludiques aux enfants. Par exemple, on a récemment acheté plein de stickers qui vont pouvoir être installés dans les chambres, ça donne de la joie et de la couleur", explique Karine Mauduit, trésorière de l'association Les Fées Papillons.
L’idée, c’est de leur mettre des étoiles dans les yeux, de leur faire oublier par exemple qu’il y a un traitement lourd qui approche.
"On est assez isolé quand on est confronté à la maladie de son enfant"
Ces projets permettent d'apporter du soutien à une quarantaine de familles adhérantes sur l'ensemble du territoire normand. "Ce sont des petits colis envoyés, des petits cadeaux pour l’enfant malade, pour la fratrie et les parents aussi. Les Fées Papillons ont offert un ordinateur portable à mon fils pour qu’il puisse suivre sa scolarité à distance. Nous, on n’aurait pas pu lui en acheter un au pied levé", témoigne Aurélie P.
En décembre 2020, le CHU de Caen a diagnostiqué à son fils Maxime une leucémie. "Ça fait hélas bientôt tois ans qu’on est dans le quotidien du cancer. On ne sort jamais la tête de cette situation. Puis on est assez isolé quand on est confronté à la maladie de son enfant, on a beaucoup de choses à gérer et je trouve qu’on n’est pas beaucoup soutenus", regrette-t-elle. Pour l'aider financièrement, les services de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) reversent une allocation mensuelle de 132 euros à sa famille. "Mais un enfant malade, ça engendre beaucoup de frais et on ne peut pas facilement s'arrêter de travailler", regrette Aurélie P.
Don d'argent, don du sang, don de moelle osseuse
"Donner de l'argent, c'est bien car ça aide financièrement les hôpitaux à pouvoir remplacer du matériel qui est parfois vieillissant", souligne la mère de Maxime qui passe la moitié de sa journée au CHU de Caen auprès de son fils, en alternance avec son mari : "Nous on se coupe la journée en deux. L'un arrive à 8h et reste jusqu'à 16h, l'autre est présent de 16h à 22h."
Etant donné le nombre de transfusions que mon fils a reçues, sans ces personnes qui ont donné, il ne serait pas là.
Mais Aurélie P. rappelle qu'il existe aussi d'autres moyens d'aider très concrètement les enfants atteints d'un cancer, "en donnant son sang, ses plaquettes, en devenant veilleur de vie. Pour mon fils on a trouvé une seule personne compatible et elle est étrangère. Il n'y a que très peu d'inscrits au don de moelle osseuse en France. Pourtant, il suffit de donner une fois dans sa vie et ça peut sauver la vie d’un enfant, d’une famille, d’un parent." D'après l'Agence nationale de biomédecine, la France compte 328.000 donneurs en 2021.