Le ministre de l'Agriculture souhaite la mise en place d'une "marque distinctive" selon la méthode de fabrication des camemberts, alors que la filière a récemment scellé un accord sur une harmonisation qui fait polémique.
Il faut pouvoir différencier les camemberts de manière plus claire
"Je veux que l'on puisse avoir sur les étiquettes une marque distinctive qui permette pour les consommateurs de différencier un camembert au lait cru moulé à la louche, un camembert de Normandie au lait cru moulé à la louche, ou un camembert avec du lait thermisé", a affirmé Stéphane Travert lors de l'émission d'Ali Baddou "Questions politiques" sur France Inter.A écouter en replay, ici :
Ces déclarations interviennent après la publication mardi d'une tribune dans Libération signée par des chefs étoilés, pour dénoncer "l'assassinat du camembert"qui risque selon eux de "devenir une vulgaire pâte molle sans goût".
"Le plus populaire des fromages tricolores, le calendos, né dans les limbes de la Révolution française au coeur du bocage normand, va basculer dans la pasteurisation", s'indignaient les signataires de la tribune.
Pour rappel, ce qui change d’ici 2020 pour le camembert :
La dénomination "fabriqué en Normandie" va disparaître, et l'AOP devient "Camembert de Normandie". Dans le même temps les critères de l'AOP seront assouplis pour permettre aux industriels d'en bénéficier. Ainsi, la zone de production est étendue. Le lait pourra être pasteurisé et issu de vaches de race normande pour seulement 30 % et non plus 50%.L'AOP sera également valorisée avec l'appellation "véritable camembert de Normandie" qui concernera les producteurs de camembert AOP au lait cru et moulé à la louche.
Deux appellations pas ou peu claires pour les consommateurs. Ce qui explique pourquoi le ministre de l'Agriculture évoquait une marque disctinctive pour différencier les différents types de fromage, selon leur mode de fabrication.
Une indication supplémentaire à ajouter en 2020 ?