Le concours Miss France à Caen dans la ligne de mire de "Osez le féminisme !"

L'association Osez le féminisme ! et trois plaignantes intentent un procès aux sociétés organisatrices du concours de beauté Miss France pour non-respect du code du travail et discrimination. Cette année, l'élection se tient le 11 décembre 2021 au Zénith de Caen.

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Mesurer "au moins 1,70 m" ou encore "être célibataire"...des critères de participation au concours Miss France qu'année après année, Osez le féminisme ! dénonce et juge "sexiste" et "rétrograde". Mais cette fois, elle passe à l'étape supérieure. L'association et trois femmes, qui affiment avoir dû renoncer à se présenter au concours car elles ne satisfaisaient pas aux critères exigés par les organisateurs, ont décidé d'attaquer en justice la célèbre émission diffusée chaque année en décembre sur TF1. Pour elles, le concours de beauté est "disciminatoire" et la participation des candidates a valeur de travail. 

Une procédure qui vise les sociétés Miss France et Endemol Production

La procédure, intentée devant le conseil des prud'hommes de Bobigny en région parisienne, vise les sociétés Miss France et Endemol Production. Le débat devant la justice prud'homale portera sur le fait que les candidates à l'écharpe de Miss France ne signent pas de contrat de travail. Pourtant Sandrine Lelong, présidente de l'association Osez le féminisme ! dans le Calvados affirme que "les organisateurs imposent aux candidates d'être à telle heure à tel endroit ou encore des répétitions de l'émission et ce sont en réalité des prestations de travail sans rémunération! La relation avec les organisateurs du concours doit bien s'analyser comme celle liant un salarié à son employeur". 

Violaine de Filippos-Abate, avocate d'Osez le féminisme ! assure que "la relation contractuelle avec les candidates devrait se faire dès leur inscription au concours au niveau local et dès le moment où ces jeunes femmes prétendent remporter l'élection qui leur permettra de représenter leur région à l'échelle national. Un investissment de leur temps qui les mènera à la réalisation d’une émission à valeur économique où elles font le show". Pour l'avocate, la relation de travail entre les candidates et les organisateurs du concours ne fait d’autant moins de doutes qu’un arrêt de la Cour de cassation de 2013 concernant « Mister France », une compétition similaire réservée aux hommes, l’a déjà établi. Elle ajoute : "On est complètement sur une convention collective des artistes et interprètes puisque c'est un spectacle ! Le Code du travail interdit, dans un recrutement, tout critère lié aux moeurs, à l'âge, à la situation familiale ou à l'apparence physique et donc avec un contrat de travail, il n'y aura plus de discrimination".

Amandine Petit défend le concours

Alors que le concours Miss France, qui se déroule cette année au Zenith de Caen le 11 décembre 2021, est plongé dans une nouvelle polémique, Amandine Petit, l'actuelle détentrice de la couronne, est sortie du silence.  La Normande d'origine a posté un message, mardi 19 octobre, sur son compte Instagram où elle prend indirectement la défense du concours.

De son côté, Alexia Laroche-Joubert, la nouvelle présidente de la société Miss France était invitée mardi 19 octobre au micro de nos confrères de Franceinfo et a répondu à ces accusations : "Je n’en peux plus de cette culpabilisation de ces jeunes femmes, qui par choix participent au programme. Je trouve que c'est ça qui est archaïque : ne pas considérer que des femmes puissent décider de ce qu’elles vont faire de leur vie".  Cette dernière admet toutefois que certaines règles du concours pourraient évoluer notamment concernant l'obligation pour une Miss d'être célibataire ou de ne pas avoir d'enfants : "Je ne vois pas la raison, c’est idiot (...) et obsolète".

Le prochain concours de Miss France qui aura lieu le 11 décembre 2021 au Zénith de Caen ne devrait pas être bouleversé par cette action en justice vu la longueur habituelle d'une procédure devant les Prud'hommes. Mais selon Séverine Lelong, Présidente d'Osez le féminisme ! dans le Calvados, "l'association ne restera probablement pas silencieuse le jour J et dénoncera un concours que nous jugeons d'un autre âge".

 


 

 

 



    

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