Le CHU de Rouen porte le nom d'un illustre médecin normand Charles Nicolle. Mais connaissez-vous son histoire ? Ce docteur né à Rouen au XIXème siècle a fait une découverte majeure sur la transmission de maladies entre l'animal et l'homme. Il avait aussi rédigé quelques lignes visionnaires.
Le CHU de Rouen est baptisé depuis 1953 Charles Nicolle en hommage à un illustre docteur et microbiologiste normand, prix nobel de médecine en 1928. L’occasion de saluer tous les professionnels de santé de notre région et de revenir sur l'histoire passionnante de ce médecin reconnu à l'international.
Charles Nicolle est né en 1866 à Rouen et a étudié au Lycée Corneille avant de rejoindre la faculté de médecine de Paris et l’Institut Pasteur de Tunis
Le Normand Charles Nicolle a travaillé sur de nombreuses maladies infectieuses, comme le paludisme ou le typhus. Pourquoi est-il d’actualité ? Parce qu’il a découvert le rôle crucial des animaux comme vecteurs de la transmission des maladies. Il s’intéresse aux épidémies et insiste sur l'existence d'« infection dite inapparente ».Il a découvert le rôle crucial des animaux comme vecteurs de la transmission des maladies.
Les travaux de Charles Nicolle trouvent un écho certain avec le covid-19. Cette maladie invisible, inodore, immatérielle qui nous touche. L’actuel coronavirus trouverait son origine dans la chauve-souris qui aurait pu transmettre le coronavirus directement à l'homme ou par l'intermédiaire d’autres animaux.
Un siècle plus tôt, le médecin de Rouen Charles Nicolle démontre en travaillant sur un type de typhus que le porteur de la maladie est le pou. Pour l’ensemble de ses travaux, il reçoit le prix Nobel de médecine en 1928 et entre à l’Académie de médecine un an plus tard.
Il y aura des maladies nouvelles. C’est un fait fatal.
Dans un ouvrage du début du XXème siècle Charles Nicolle avait écrit ces quelques mots plus que jamais d’actualité :
« Il y aura des maladies nouvelles. C’est un fait fatal. Un autre fait, aussi fatal, est que nous ne saurons jamais les dépister dès leur origine. Lorsque nous aurons notion de ces maladies, elles seront déjà toutes formées (…) Comment les reconnaîtrons-nous, comment soupçonnerions-nous leur existence avant qu’elles n’aient revêtu leurs costumes de symptômes ?
Il faut bien se résigner à l’ignorance des premiers cas évidents. Ils seront méconnus, confondus avec des maladies déjà existantes et ce n’est qu’après une longue période de tâtonnements que l’on dégagera le nouveau type pathologique du tableau des affections déjà classées. »
Retrouvez cette chronique en vidéo avec le récit de Jean-Baptiste Pattier et les dessins de Chaunu :