
Livraisons plébiscitées
Dans la chocolaterie Roussel, à Dieppe (Seine-Maritime), les clients sont livrés à domicile tous les après-midi. Et les livreurs s'astreignent à respecter des règles sanitaires très strictes. Équipés de gants et de masques, "on reste à la barrière, on leur donne leur petit sac et on s'en va. Pour le payement, on leur demande de nous régler par carte bancaire, à distance. S'ils refusent, on leur demande un chèque ou l'appoint dans une enveloppe", explique la responsable Caroline Roussel.La livraison s'effectue à partir de 20 € d'achats et dans un rayon de 20 kilomètres de Dieppe, pour "ne pas oublier les personnes isolées dans les campagnes", précise-t-elle. La boutique est quant à elle ouverte partiellement, entre 9 h et 13 h.

Une création d'un artisan chocolatier normand (archives)
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© France Télévisons
D'autres chocolateries en Seine-Maritime, comme à Rouen la renommée maison Beyer, ou à Fécamp la marque Hautot Chocolatier, livrent également leurs clients chez eux.

Un bilan "catastrophique"
Craignant pour la santé de ses employés, Chloé Masse, une responsable des chocolateries artisanales Le Cacaotier, a renoncé à livrer à domicile. Et pour elle, le bilan de l'année 2020 s'annonce "catastrophique"."Habituellement, on fait 25 % de notre chiffre d'affaire sur le mois de décembre - mais il y avait les grèves - et 25 % à Pâques - mais nous sommes confinés. Là, pour le mois d'avril, je pense qu'on ne dépassera pas les 2 à 3 %" se résigne Chloé Masse. Un coup dur pour sa trésorerie.
Les trois chocolateries de l'artisan Hubert Masse ont dans un premier temps fermé et le personnel a été mis en chomage partiel. Depuis le samedi 28 mars, certaines de leurs boutiques ont rouvert, seulement "sur la base du volontariat. Mais les gens ne viennent pas", regrette-t-elle.
Les grandes enseignes de chocolat aussi souffrent de cette période. La boutique de Neuville, à Grand-Quevilly (Seine-Maritime) a rouvert le jeudi 26 mars 2020, après 10 jours de fermeture. Ici aussi, les clients se font rare. Alors pour attirer les clients, la boutique a décidé de proposer des réductions.
"Ce qui m'embête c'est qu'on a beaucoup travaillé en amont. On avait commencé les confections des sachets et des moulages. Ça fait mal d'arriver en magasin et de voir que tout ce qu'on a fait aura beaucoup de mal à partir", déplore la responsable de la boutique, Florence Dumouchel. "Peut-être qu'on en mangera jusqu'en juillet", ironise-t-elle.

© CM
Une carte
Pour mieux guider le consommateur, la chambre des métiers et de l'artisanat de Normnadie a publié une carte interactive de localisation des artisans normands, dont les chocolatiers :Toute la Normandie touchée
Et le constat est le même un peu partout en Normandie.Dans l'Orne par exemple, à Alençon aussi, un artisan chocolatier essaye coûte que coûte lui aussi de s'organiser autrement pour limiter la casse.
Chez Sébastien Roustin, gérant de la chocolaterie Glatigny à Alençon, la production a été réduite de 30 %, et une partie de ses salariés est en chômage partiel.
La période de Pâques représente pourtant d'ordinaire pour ce chocolatier environ 30 % de son chiffre d'affaire de l'année.
Alors, il tente de s'adapter et trouve de nouvelles solutions."Mais le confinement a fait fondre toutes les prévisions. La fréquentation en magasin est passée de 200 clients à une trentaine de personnes par jour."
Désormais, ses clients passent commande sur internet et viennent ensuite chercher leurs chocolats, mais uniquement sur rendez-vous.
Des livraisons gratuites autour d'Alençon sont aussi proposées
Les chocolatiers d'Alençon inquiets
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©France 3 Normandie
Alors, en ces temps de confinement, ne négligeons surtout pas les vertus thérapeutiques du chocolat pour nous remonter le moral !