Condamné en 1977 à la réclusion à perpétuité pour le meurtre d'un petit garçon de 7 ans, il avait été incarcéré à Caen pendant 25 ans avant de retrouver une première fois la liberté en mai 2001. Le parquet a fait appel de la libération conditionnelle qui lui a été accordée ce jeudi matin.
"Le bénéfice de la libération conditionnelle est accordé, mais sous réserve de l'exécution d'une période de probation" prévue jusqu'au 4 août 2017", a déclaré ce jeudi matin Béatrice Angelelli, procureur de la République de Melun. Elle a indiqué qu'elle entendait prendre une décision sur un éventuel appel "dans les prochaines heures". En milieu d'après-midi, le parquet annonçait avoir fait appel de cette décision.Près de 40 ans après sa condamnation pour le meurtre d'un petit garçon de 7 ans, Patrick Henry pourrait retrouver la liberté une seconde fois. L'affaire avait profondément choqué la France entière. Le 18 février 1976, au lendemain des faits, Roger Gicquel ouvrait le journal télévisé par cette phrase restée dans l'histoire: "La France a peur". Dans cet éditorial peu commun sur le petit écran, le journaliste appelait à combattre ce sentiment "parce qu'on voit bien qu'il débouche sur des envies folles de justice expéditive, de vengeance immédiate et directe".
Au delà de l'horreur du crime commis, l'affaire est restée dans l'histoire en ce qu'elle préfigure l'abolition de la peine de mort quelques années plus tard. C'est grâce au plaidoyer de son avocat, Robert Badinter, que Patrick Henry échappera à la peine capitale et sera condamné à la perpétuité. Il passera 25 ans derrière les barreaux à Caen.
Il retrouve la liberté une première fois en mai 2001. Mais un an plus tard, il est rattrapé par la justice. Il est condamné à une amende de 200 euros pour un vol à l'étalage commis en juin 2002 puis est interpellé en octobre de la même année près de Valence en Espagne en possession de 10 kilos de cannabis. Sa liberté conditionnelle est ensuite révoquée. En 2003, il est condamné par le tribunal correctionnel de Caen à quatre ans d'emprisonnement et 20.000 euros d'amende, décision confirmée par la cour d'appel de cette ville. Depuis, Patrick Henry avait fait cinq demandes de libération conditionnelle, des demandes acceptées dans un premier temps par le tribunal d'application des peines puis rejetées après appel du parquet.
En milieu d'après-midi, le parquet a annoncé faire appel de la libération conditionnelle accordée ce jeudi à Patrick Henry. "Depuis le départ de cette procédure, nous étions opposés à cette demande", a déclaré Mme Angelelli, pour qui "le projet d'accompagnement n'est pas assez encadrant". L'appel est suspensif et "la cour d'appel a deux mois pour statuer", a-t-elle ajouté.