"Photographes au Front", quand le reporter de guerre est sorti des tranchées, à voir ce samedi à 15h20

Ce documentaire d'Aurine Cremieu, présenté en avant-première au Prix Bayeux-Calvados des reporters de guerre 2015, est un hommage appuyé des photographes d'aujourd'hui aux pionniers  reporters de guerre dans les tranchées de 14-18. A voir sur notre antenne avant le 11 novembre.

► "Photographes au Front"
documentaire 
d’Aurine Cremieu, 52 minutes 
samedi 7 novembre à 15h20 sur France 3 Normandie


Ce qui me fait partir ? C'est là, c'est pour les mêmes raisons qui sont là. Chaque année mes enfants revenaient avec leur livre d'histoire sous le bras en hurlant. Papa, papa, tes photos, elles sont dans le livre...

Eric Bouvet a fait toutes les guerres de la fin du siècle dernier. Comme les 7 photographes d'aujourd'hui  jetant un regard ,dans le film d'Aurine Cremieu, sur les photos des premiers photo-journalistes de l'histoire, il a en commun la mission de ceux partis sans arme mais avec des plaques photo dans les tranchées de la Grande Guerre. Ces poilus, bardés de matériel (le pied, les plaques 4 ou 5 pas plus car trop lourdes, le boîtier etc..) de la mission photographique des armées faisaient partie du monde et ont entamé la longue tradition de faire l'histoire.

Au départ en 1914, comme les uniformes tricolores bien trop voyants, l'Etat-major imagine une propagande dessinée à la peinture à l'huile. Les Allemands, plus en avance techniquement, sont les premiers à voir l'intérêt de la photo pour vendre la guerre en casque à pointe. Dans l'urgence, des photographes sont dépêchés au front pour répondre aux images impériales. Avec la Grande Guerre, la photographie s'impose dans le quotidien des Français. 
Devant les clichés, Marie Dorigny, la photo reporter des conflits d'aujourd'hui, retrouve ses souvenirs de petite fille, 

J'ai l'impression d'entendre mes grands-Pères. J'entends les verres de Calva tinter quand face à l'émotion, ils avaient envie de se taire"

La guerre des images a commencé pendant la première guerre mondiale. 10 millions de journaux circulent chaque jour en France, le lien de proximité entre les soldats et la population à l'arrière, c'est la photo. Les amateurs deviennent les premiers témoins du conflit et font parvenir des clichés aux journaux à Paris, résultat la mise en images devient une nécessité d'Etat pour la IIIème République. Les photos sont cadrées et encadrés mais elle continuent encore aujourd'hui à nous donner des informations, étrangement la censure est encore balbutiante. Deux soldats, un allemand et un français se retrouvent enlacés dans la mort à la une du "Miroir" en octobre 1916. Un cliché pacifiste en pleine boucherie pourraient conclure les historiens. Non, l'armée y voyait l'éloge du patriotisme avec la légende "le soldat français a lutté jusqu'à son dernier souffle face au barbare germanique".
Le photographe avec 4 plaques par mission devaient réfléchir avant de déclencher son obturateur au risque de passer à côté de l'histoire pendant sa mission. Aujourd'hui 92 000 plaques de la première Guerre mondiale sont répertoriées à l'Agence photo de la Défense. Là est née la dimension quasiment romantique du métier "croire que ça sert à quelque chose de photographier la guerre." Patrick Chauvel se souvient des leçons de son maître au Vietnam "il faut que ta photo soit belle, sinon ça ne passe pas. Quand je vois ces photos, on est surpris les gens posaient, ça sert au dialogue. Quand les gens posent, ils prennent le photographe à témoin".

Dans un monde, où numérique oblige nous sommes tous des témoins en puissance avec un appareil photo dans nos téléphones, une guerre sans photographe reste pourtant une guerre oubliée.

Ce sont les guerres qui marquent l'histoire, c'est comme ça. On relate des faits d'histoire et on va montrer ce que l'on va bien vouloir vous montrer. Il faut toujours faire attention aux photographes"

conclut Eric Bouvet dans un grand éclat.

Photographes au Front
Un film d’Aurine Cremieu       52’ documentaire

Une coproduction Camera Lucida – ECPAD – Histoire
Avec la participation de TV5 Monde et France Télévisions

Avec la participation du
Centre National de la Cinématographie et de l’Image Animée

Avec le soutien de la
Mission Centenaire de la Première Guerre mondiale

Avec la participation du
Ministère de la Défense, secrétariat général pour l’administration, direction de la mémoire, du patrimoine et des archives.
Le documentaire sera diffusé sur les antennes régionales du pôle Nord Ouest de France Télévisions la semaine du 11 novembre, première diffusion le samedi 14 novembre à 15h20.
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