Un appel à une manifestation silencieuse le 26 octobre est lancé par Unité-Police SGP-FO. Elle se déroulerait à la fois à Paris et en province. Deux syndicats de policiers, Alliance et l'UNSA ont par ailleurs demandé une réunion en Urgence avec les ministres de l'Intérieur et de la Justice.
Une manifestation "non conforme à la déontologie de la police"
La manifestation-surprise de centaines de policiers, en pleine nuit à Paris, pour exprimer leur ras-le-bol a poussé mardi les autorités à adresser un ferme rappel à l'ordre à ces agents, même si elles ont dit comprendre leur "exaspération". Résultat, vingt-quatre heures après cette manifestation sur les Champs-Elysées, de nombreux policiers restaient mobilisés dans la nuit de mardi à mercredi : quelque 400 d'entre eux se sont rassemblés à Evry où le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone a reçu les chefs de brigade et de brigade anticriminalité (BAC) de l'Essonne, d'où étaient partis de nombreux manifestants la veille. Ils ont abondamment hué leur patron lorsqu'il est reparti en voiture, appelant à sa démission.
"Défiler avec des voitures de police et des gyrophares (...) n'est pas conforme à ce qu'est la déontologie de la police dans la République", a lancé au Sénat le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "Ils manifestent une exaspération que je comprends", a-t-il toutefois ajouté.
L'enquête de l'IGPN sur la première mobilisation de policiers passe mal
La "police des polices" (IGPN) va enquêter sur "les manquements individuels aux règles statutaires" après cette manifestation sur les Champs-Élysées dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé pour sa part Jean-Marc Falcone. Les manifestants "fragilisent la police nationale", a-t-il asséné. Dans la soirée, lors d'une rencontre à Evry avec des syndicalistes et des responsables policiers du département, il a cependant "appelé à l'apaisement". "Je comprends l'émotion des fonctionnaires de police. Je suis venu leur dire le
soutien de la hiérarchie" après l'agression de leurs collègues, a-t-il ajouté, promettant de décider d'ici quinze jours "des suites à donner" à l'enquête de l'IGPN sur la manifestation "non autorisée"."Je leur ai dit que je comptais sur eux" pour expliquer à leurs collègues "que maintenant ce mouvement de contestation doit s'arrêter".
"Notre hiérarchie n'a rien compris au malaise des fonctionnaires", pestait malgré tout devant l'hôtel de police d'Evry une policière venue soutenir ses collègues menacés de sanctions.