C’est une course mythique qui se déroule le dernier dimanche de janvier sur l’hippodrome de Vincennes : le championnat du monde de trot attelé. Les 18 meilleurs trotteurs du monde s’affrontent sur 2700 mètres. Et depuis un siècle les chevaux normands ne cessent d'y briller.
Et c’est à un Manchois que l’on doit cette course qui sera retransmise dans 36 pays. Emile Riotteau, maire de Granville, député de la Manche très intéressé par les questions agricoles qui fit voter en 1891 à l’Assemblée Nationale, l’importante loi qui allait assurer la pérennité des courses.
C’est sous sa présidence de la Société du Demi-Sang qu’est créé le meeting d'hiver de Vincennes et son sommet, le Prix d'Amérique. Une course en hommage au soutien des Etats-Unis pendant la première guerre mondiale et aux soldats américains morts sur le sol français.
Le premier Prix d’Amérique eut lieu le 1er Février 1920. L’épreuve fut interrompue en 1940 et 1941 lors de la seconde guerre mondiale et revint en 1942 sous le nom de Grand-Prix d’Hiver, les autorités allemandes ayant interdit l’appellation Prix d’Amérique.
Le Grand Prix d'Amérique ?? a 100 ans le dimanche 26 janvier : pic.twitter.com/euO00SYTyb
— PMU Hippique (@PMU_Hippique) January 17, 2020
L’une des 3 plus grandes épreuves hippiques au monde
Les courses hippiques ont été créées pour sélectionner les meilleurs étalons et juments pour l’élevage français. Ce seront donc les meilleurs du trot attelé qui s’aligneront sur la ligne de départ à Vincennes. Les cinq premiers se partageront 900 000 € et pour le vainqueur et son entourage, la gloire assurée et une belle carrière de reproducteur.
La vitrine de l’élevage normand
On se souvient des prix de saillie exorbitants du légendaire Ourasi, le seul cheval à avoir remporté quatre fois le Prix d’Amérique. Quand il part à la retraite en 1990 la saillie de ce trotteur vaut plus de 13 000€, une somme considérable pour l’époque. Malheureusement sa carrière d'étalon ne fut pas aussi florissante que celle de coureur, il n'a donné que 38 poulains, dont aucun n'est arrivé à la hauteur de la réputation de son père. Ce sont les surprises de la génétique. Ourasi n’était-il pas surnommé le roi fainéant ?
Ourasi, dont la tombe est régulièrement fleurie au haras de Gruchy dans le Calvados, fait partie de ces chevaux normands qui ont brillé dans le Prix d’Amérique. On pense aussi à Pro Patria, cheval né à Troarn qui remporte les premières éditions en 1920 et 1921, à Gélinotte né à Croissanville, la star des années 50, au manchois Ozo, à Jag de Bellouet né à Argentan, à Bold Eagle vainqueur en 2016 et 2017 ou encore à Bélina Josselyn de l'élevage Bernard de Neuville-près-Sées dans l'Orne gagnante de la dernière édition.
►Erwan De Miniac revient en archives sur les liens que le Prix d'Amérique tisse avec la Normandie depuis 100 ans.
Le Prix d'Amérique 2020
-18 trotteurs dont 10 chevaux normands-50.63 km/h, vitesse moyenne réalisée par Bold Eagle et Readly Express
-4 victoires obtenues par Ourasi, record inégalé
-900 000 € à partager, la course au trot la mieux dotée de France
-40 000 spectateurs
-31 millions d'euros, somme des mises jouées ce qui en fait la journée de course la plus jouée en France
-36 pays sur 4 continents retransmettent la course
-500 journalistes accrédités