Reconfinement : le désarroi des acteurs de la culture

Si le gouvernement a finalement accordé une dérogation pour soutenir la création, ce nouveau confinement est un coup dur pour la culture déjà fragilisée par des mois d'activités au ralenti. Cinémas et musées ont fermé leurs portes, et les festivals sont annulés.

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Le Festival "Chants d'Elles" s'apprêtait à vivre du 3 au 27 novembre, son 21ème opus. 
Une soixantaine d'artistes féminines devaient se produire dans une quarantaine de lieux de la région, mais c'était sans compter sur ce nouveau confinement qui oblige à des décisions radicales : annuler le travail d'une année, déprogrammer des artistes impatients de reprendre leurs activités.

On accuse le coup, autant l'équipe que les partenaires. On prend un peu la température aussi du côté des artistes. Certains ont pu jouer cet été, mais pour d'autres, c'était le premier concert !

Charlotte Goupil, directrice du Festival "Chants d'Elles"

Même déconvenue du côté des cinémas. Dans ce multiplexe de Grand-Quevilly en Seine-Maritime, le directeur avait adapté ses séances au couvre feu, en limitant la jauge des salles et en reconsidérant les horaires. 
Car le cinéma doit aussi faire face à une baisse de fréquentation de plus de 50%. 
La fermeture des salles pendant quatre semaines ajoute une difficulté supplémentaire.

C'est un coup dur pour nous bien entendu, mais aussi pour les spectateurs parce qu'ils renouaient avec le cinéma. Il y a aussi de très beaux films qui étaient entrain de sortir. Mais on va rebondir, les cinémas vont réouvrir, on a pas d'inquiétudes la dessus. Il faut prendre son mal en patience, il y a des vies qui sont en jeu.

Arnaud Delalondre, directeur du cinéma Gaumont de Grand-Quevilly

Théâtres, musées, salle de concerts, librairies... la culture est en berne pour quelques semaines ou mois, une éternité pour les acteurs de la culture et pour ses amateurs.
Gismonde et Antoinette ont profité des dernières séances de cinéma avant ce nouveau confinement des plaisirs.

Y'a longtemps qu'on voulait venir, alors là on se dépêche. et comme j'ai des billets qui vont jusqu'à fin novembre et que je ne pourrais plus y aller, je profite de la dernière journée !

Gismonde, cinéphile


Au musée Malraux au Havre, le début du reconfinement correspond à la fin anticipée de l'exposition des "Nuits électriques". Malgré la limitation du nombre d'entrées contenues par les contraintes sanitaires -visites guidées de 5 personnes maximum- le Muma peut s'enorgueillir d'un joli bilan. 
34000 visiteurs ont arpenté le parcours des "Nuits électriques" depuis le 1er juillet.

Les visites ont été très demandées et on a fait des journées complètes. On a souvent été au maximum du nombre de personnes qu'on pouvait accueillir.

Marie Bazire, responsable des services du public au Muma

Devant les difficultés rencontrées par le milieu de la culture, le gouvernement a finalement accordé une dérogation qu'il lui refusait jusqu'à présent, mais seulement pour le travail de création.
Tournages, répétitions et résidence seront autorisés malgré le confinement en vigueur.
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