Dans son nouveau roman "Un si beau diplôme !" (Gallimard), la romancière normande d'origine rwandaise Scholastique Mukasonga, Prix Renaudot 2012, revient sur son exil au Burundi en 1973. Un récit autobiographique dans lequel elle raconte l'importance de l'école aux yeux de son père.
Elle avait raconté l'histoire de sa famille Tutsi victime du génocide au Rwanda, en particulier l'assassinat de sa mère dans "La femme aux pieds nues" (2008). Scolastique Mukasonga revient à l'autobiographie dans "Un si beau diplôme !", cette fois pour rendre hommage à son père.
C'est donc son histoire, l'histoire d'une jeune-fille qui veut devenir assistante sociale au Rwanda. Un diplôme qu'elle est "résolue à acquérir coûte que coûte" car son père, qui a une relation presque fétichiste à l'école, lui assure que seul un diplôme lui sauvera la vie.
En 1973, Scholastique, Tutsi, est exilée au Burundi. Elle va alors ressentir la "lancinante désespérance de l'exil". Mais la jeune-fille est obstinée et veut décrocher ce diplôme pour aider ses parents, ses frères et soeurs restés dans leur village pauvre du Rwanda, où "le spectre d'un massacre annoncé hantait leurs jours et leurs nuits".
Après le Burundi, Scholastique ira à Djibouti puis en France, à Hérouville-Saint-Clair poursuivre cette voie choisie et inspirée par son père. Ce "beau diplôme" d'assistante sociale sera le talisman qui lui permettra de surmonter bien des épreuves.
Scholastique Mukasonga sera présente à la librairie Publica de Caen vendredi 11 mai à 20h30. Une rencontre animée par l'ancien directeur de l'IRTS, l'Institut régional du travail social.