Depuis le passage de Rouen et de 19 communes de la Métropole Rouen Normandie en zone renforcée, les mesures anti-covid ont évolué. Le sport en milieu clos est désormais interdit. Mais le yoga reste parfois autorisé. Comment se repérer? Explications.
Les nouvelles mesures anti-covid annoncées mercredi 23 septembre par la gouvernement continuent de provoquer le mécontentement. Le ministre de la Santé, Olivier Véran a placé onze métropoles en zone d'alerte renforcée.
Trois critères ont été pris en compte: le taux d'incidence (nouveaux cas) de la maladie dans la population, celui chez les personnes âgées (population la plus vulnérable) et la proportion des malades du Covid dans les services de réanimation.
Les salles de sports et les gymnases, considérés comme "des lieux de contamination importants" selon le ministre, sont donc dans l'obligation de fermer leur porte à partir de lundi 28 septembre. Les professionnels du secteur grincent des dents et prévoient de déposer des recours devant la justice administrative, alors que la baisse du nombre de licenciés est actuellement estimée entre 20 et 30% par l'Agence nationale du sport (ANS).
[#COVID19] Il nous faut donc, pour chaque territoire et en concertation avec les élus locaux, les préfets et les Agences régionales de santé, prendre les mesures adaptées, celles qui permettront de poursuivre la vie économique, culturelle et sociale ⤵️ pic.twitter.com/mgIuIZTFnJ
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) September 23, 2020
Problème de compréhension
Pourtant, certaines salles poursuivent leur activité, en toute légalité. Le public y voit des irrégularités. En réalité, il faut surtout saisir la nuance de cet arrêté.Ainsi, le yoga n'est pas considéré comme un sport. Estelle Dauzou, professeur de yoga, craignait que les mesures de la préfectures s'adressent à sa pratique. Elle apprend avec soulagement qu'elle n'est pas concernée."Heureusement, car je suis une petite structure et je n'ai pas beaucoup de trésorerie. Mais je ne me projette pas. Je sais que ça change beaucoup. On verra..."
En attendant, elle veille à appliquer le même protocole depuis le mois de juin : "Je veille à la distanciation, le masque et le lavage des mains. Je ne prête plus aucun matériel et je n'accueille pas le public à risque. Le fait que je n'ai que deux cours dans la journée, qui ne se suivent pas, m'a également permis de continuer."
Le sport, arme anti covid
Maïté Ménard, éducatrice sportive, spécialité pilate, s'offusque. "Je n'ai pas le droit d'excerer dans ma salle de sports mais je peux donner mes cours dans la salle municipale de la commune voisine, qui n'est pas classée en zone rouge. Ce n'est pas logique. Je peux respecter les distances dans mes deux salles."Cette mesure, elle le reconnait, va beaucoup l'impacter du point de vue économique. Elle ajoute : "Le sport c'est bon pour l'imunité. Ce n'est pas des salles de sports que part le problème de santé actuel !"
Reportage de Felix Bollez et Jérôme Begue :
Exceptions
Les structures sportives devront rester fermées jusqu'au 10 octobre.Seuls les sportifs de haut niveau, comme ceux de l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) ou les étudiants en Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) peuvent poursuivre une activité sportive.
Le ministère de l'Education avait également indiqué que tous les élèves français allaient continuer d'avoir des cours d'éducation physique et sportive (EPS). Mais tous les aménagements ne sont pas encore connus, des discussions sont en cours entre les préfectures et les collectivités.