Ruée chez les fleuristes pour la fête des mères : "c'est exceptionnel, c'est du jamais vu !"

Est-ce le besoin de faire plaisir après les semaines de séparations ? Le bouquet de fleur marque-t-il le retour à une vie presque normale ? Depuis quelques jours, les fleuristes sont débordés. À Alençon, "c'est de la folie" dans la boutique de Marie qui parle d'une "fête des mères exceptionnelle".

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N'importe quel fleuriste un tant soit peu expérimenté sait qu'il ne faut pas se rater quand vient la semaine de la fête des mères. Les commandes auprès des fournisseurs sont passées au moins trois semaines à l'avance. "On se base sur les années précédentes. On arrive à peu près à savoir ce dont on aura besoin, explique Marie Charrier, la gérante de Violette et Pimprenelle à Alençon. Il peut arriver malgré tout qu'on se laisse déborder. Mais à ce point, ça ne nous est jamais arrivé !"

 

 

La boutique, située dans le centre d'Alençon, n'a pas désempli de la semaine jusqu'à ce pic de fréquentation traditionnel du dimanche de fête des mères. "On s'attendait à avoir davantage de livraisons, mais on se demandait si les gens allaient sortir ou pas". La réponse n'a pas tardé. Elle dépasse toutes les espérances. Le magasin est plein. Le carnet de livraisons aussi. "Nous avons préparé toutes les commandes cette nuit", sourit Marie Charrier. Une de ses trois salariées passe en coup de vent avec un bouquet de roses à la main : "C'est de la folie".

 

"C'est le moment de faire une petite déclaration"

 

Dans la boutique, la composition florale, le bouquet de roses, les pivoines, les pots d'hortentias seront invariablement offerts à une maman. "Je veux que ma femme ait la surprise au reveil", raconte un client venu avec son petit garçon. "Ma mère habite à la campagne, à 20 kilomètres d'ici. Les fleurs, c'est toute sa vie. C'est le petit geste normal", ajoute un monsieur derrière lui.

 

 

Mais au sortir d'un confinement vécu parfois douloureusement, cette fête des mères prend un sens tout particulier. "On sent que le moment est venu de faire une petite déclaration. On le voit bien dans les messages. Tout le monde a envie d'exprimer quelque chose. C'est aussi le moment de se voir ou de se revoir".

 

Une bouffée d'oxygène pour les fleuristes

 

Ce besoin d'exprimer de l'amour pour les mamans devrait aussi redonner un peu de confiance et de sourire aux fleuristes. La profession a été durement éprouvée par un confinement intervenu au pire moment. "La saison des mariages commence en avril. Tout est annulé. C'est déjà une énorme perte de chiffre d'affaire", expliquait Sophie Amice-Lerebourg à l'occasion du 1er mai. La présidente de la chambre syndicale des fleuristes avait rouvert son magasin situé près de la gare de Caen pour les ventes à emporter des brins de muguet. "C'est 20 % d'un 1er mai normal. On a aussi perdu des fêtes importantes telles que les Rameaux et Pâques". Anne-Sophie Lerebourg ne voyait alors qu'une issue : "on mise énormément sur la fête des mères".

 

 

Depuis, les magasins ont tous rouvert. La vie reprend peu à peu. Mais les sequelles du confinement pèsent encore. "La vente à emporter et les livraisons ont représenté 20 % du chiffre d'affaire habituel. Heurseusement, mes trois salariées étaient en chômage partiel. Les entreprises ont été bien aidées je trouve, ça permet de limiter la casse, ajoute Marie Charrier. Notre activité est rythmée par les fêtes, notamment Noël, la Saint-Valentin et la fête des mères. C'est ça qui va nous permettre de tenir le reste de l'année".

 

 

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