Face à une nouvelle augmentation du tarif des mutuelles en 2025, évaluée à près de 10%, les mutuelles communales ou municipales sont une alternative. Avec un volume important d’adhérents, elles permettent aux plus âgés de bénéficier de tarifs plus avantageux.
Une permanence proposée par la mairie
Ginette, 80 ans, a reçu un papier dans sa boîte aux lettres. C’est la mairie de la Mailleraye-sur-Seine (27), là où elle réside qui l’a prévenue d’une réunion d'informations concernant les mutuelles santé. Alors en ce début d’année, où de nombreuses augmentations ont été annoncées, elle n’a pas hésité longtemps à passer une tête.
"D’après ce qu’ils m’ont dit, je vais payer 50 euros avec cette mutuelle-là" répète la dame rassurée. "C’est eux qui gèrent tous les papiers, on ne s’occupe de rien. Avec les autres, tout se passe par téléphone, là quelqu’un m’a renseignée en direct".
Un suivi individualisé
Un premier entretien individuel est systématiquement organisé par Actiom, l’association qui propose la mutuelle communale en partenariat avec la mairie de la Mailleraye-sur-Seine. Cette prise en charge personnalisée, c’est aussi ce qui a ce séduit ce couple de personnes âgées.
"Nous avons été très bien accueillis et bien orientés. Mais ce qui nous a poussé à franchir le pas c’est que leur proposition est moins chère que la mutuelle que nous avions" raconte Alice. "Tous les ans, les tarifs augmentent, nous ne pouvons plus suivre. Et depuis que nous avons souscrit à cette mutuelle communale, les remboursements sont plus importants" détaille cette habitante qui chaque mois verse un peu moins de 90 euros de frais d’adhésion.
Des négociations nationales pour faire baisser les prix
Alors comment cela fonctionne-t-il ? C’est François Collas, correspondant de l’association Actiom en Normandie qui l’explique lors de cette réunion d'informations organisée à la Mailleraye-sur-Seine : "depuis sa création, l’associaton ACTIOM voulait répondre aux besoins de communes concernant l’accès aux droits et l’accès à la santé pour les concitoyens qui n’avaient pas de mutuelle car cela représentait un budget trop important" détaille-t-il. "Certaines personnes ont par exemple perdu le bénéfice de leur mutuelle d’entreprise obligatoire lors de leur départ en retraite ou elles n’ont pas fait les démarches car cela représentait des tarifs trop importants augmentant avec leur âge".
L’association ACTIOM travaille avec les CCAS, centres communaux d’action sociale, des mairies partenaires. 4 000 collaborent aujourd’hui en France avec ACTIOM. Mais il existe d’autres structures équivalentes qui proposent des services similaires.
"Dans notre association, nous avons un partenariat avec quatre mutuelles différentes pour proposer la solution la plus adaptée à chaque personne. Tous les ans, nous renégocions les tarifs. Cette mutualisation du tarif au niveau national nous permet de maintenir une pression sur les mutuelles pour avoir des prix compétitifs" précise François Collas. "En général, quand les familles viennent nous voir c’est que le prix de leur mutuelle habituelle a augmenté. Avec notre proposition, les couples arrivent à réaliser entre 30 et 40 euros d’économies par mois. A l’heure actuelle, une famille qui calcule le budget de façon serrée est prête à changer d’établissement même pour 10 euros d’écart par mois. Et souvent, nous proposons des garanties supplémentaires par rapport à ce dont elle bénéficiait jusqu’à présent".
30 000 bénéficiaires d’une mutuelle municipale en France
Pour adhérer à une mutuelle communale, il n’y a aucun critère d’âge mais les seniors sont aujourd’hui les plus nombreux à franchir le pas.
Depuis 2016, en France, les entreprises ont l’obligation de proposer une mutuelle de santé à leurs salariés. Mais nombre de personnes, chômeurs, étudiants, retraités passent au travers des mailles du filet et ne sont pour autant pas éligibles à une complémentaire santé solidaire.
La mutuelle municipale peut être une solution. En France, plus de 30 000 personnes ont décidé d'adhérer à ce type de dispositif.