Sècheresse : D'où vient l'eau potable et risque-t-on une pénurie d'eau au robinet ?

Avec la sècheresse, les autorités nous demandent de limiter notre consommation en eau. Mais au fait, d’où vient l’eau de notre robinet ? Risque-t-on de nous rationner, voire de nous couper l’eau si elle vient à manquer ? Exemple dans la région de (la bien nommée) Saint-Lô.

Laver sa voiture? Non. Arroser sa pelouse ? Non. Son potager? Oui, mais pas entre 9h et 20h. Boire l’eau du robinet? Oui, c’est possible, à n’importe quelle heure… Mais pour combien de temps? Depuis plusieurs semaines, les nuages sont secs, et ces derniers temps ce sont les arrêtés préfectoraux qui pleuvent. Il existe quatre niveaux de sécheresse (vigilance, alerte, alerte renforcée, crise) et des restrictions qui les accompagnent. La région de Saint Lô est actuellement en «alerte renforcée», le stade juste avant la situation de «crise sècheresse» que connaît actuellement la région de Vire dans le Calvados.

D’où vient l’eau? Exemple à Saint Lô

L’eau des robinets saint-lois provient de plusieurs sources. C’est une question complexe sur laquelle s’est penchée le collectif Saint-Lô citoyen tout récemment. «L’eau est un bien précieux, et il faut préserver la ressource, explique la trésorière du Collectif Jeanine Verove. Mais nous voulions comprendre d’où provient notre eau potable et comment elle est gérée». Deux réunions publiques et une visite de station plus tard, le collectif est (presque) intarissable.

L’eau provient de plusieurs sources: la plupart du temps, c’est la Vire et les barrages qui alimentent les usines de traitement appartenant à Saint Lô Agglo. Mais la ressource peut venir de plus loin: des forages dans la nappe phréatique de Marchésieux.

De la Vire à la nappe : les vases communicants

Pour être sûr d’avoir de l’eau tout le temps, même en période de sècheresse, mieux vaut jouer collectif. C’est ce qu’on appelle la «sécurisation de la ressource». Dans la Manche, c’est le SDEAU 50 (syndicat départemental de l’eau de la Manche) qui gère cet aspect.

Son directeur général des services Bernard Aubric nous explique que si certaines communautés de communes (Saint Lô, Granville, Coutances,…) ont gardé la compétence de production et de distribution d’eau potable, le SDEAU 50 possède en revanche une «vision globale pour tout le département concernant la sécurisation». En clair, ça permet de faire jouer les vases communicants.

Le paradoxe de l’été dans la Manche comme dans d’autres départements français, c’est que la ressource en eau diminue alors que les besoins eux vont croissant, avec le tourisme et surtout l’agriculture.

Le SDEAU 50 possède un réseau d’interconnexion sur tout le département et peut transvaser de l’eau là où il en manque à certains moments. Par exemple, Saint Lô puise de l’eau dans la Vire pour alimenter son réseau en eau potable. L’hiver, quand le fleuve est bien chargé, cette eau part aussi approvisionner d’autres usines du département. Et cela permet de soulager l’une des autres sources d’approvisionnement de la Manche: la nappe phréatique de Marchésieux.

En revanche, l’été, le niveau de la Vire baisse, alors que la nappe a (théoriquement) pu se recharger en hiver: on échange donc les sources d’approvisionnement.

Mieux vaut prévenir … que couper l’eau!

Cette sécurisation n’empêche pas de limiter sa consommation d’eau en période critique, bien au contraire:« Tout ce qui peut permettre de baisser sa consommation d’eau doit être fait» insiste Bernard Aubric, car «nous prélevons actuellement le maximum autorisé dans la nappe avec nos forages et les usines fonctionnent à plein régime»… Ceci, alors qu’il existe une inconnue de taille: Quand pleuvra-t-il?

«Des coupures d’eau se produisent dans certaines communes en France, rappelle Eric Le Palabe, directeur adjoint du syndicat «eau du bassin caennais» de la communauté de communes de Caen-la-mer. « Les coupures ne sont pas d’actualité dans notre zone pour l’instant, mais le but est vraiment de s’en prémunir». Comment? En sécurisant son réseau, comme dans la Manche, par le biais d’interconnexions entre Caen et les communes côtières gourmandes en eau l’été avec le tourisme.

Mais aussi en respectant les restrictions d’eau en période de sécheresse.

Alors à Caen, Saint Lô ou Cherbourg, on ne lave pas sa voiture, on n’arrose pas sa pelouse, et on attend le soir ou tôt le matin pour le potager.

Pour faire passer ces messages, la communauté d’agglomération du Cotentin (Cherbourg, La Hague) a d’ailleurs lancé une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux, avec des slogans décalés comme «arroser sa voiture ne la fera pas grandir».

Avec à la clé des astuces et des informations, par exemple l’économie réalisée si vous ne lavez pas votre voiture: 300 litres d’eau. Et 20 litres en utilisant le mode «éco» d’une machine à laver.

Pour une soirée d’août éco responsable, on invite ses plantes à l’apéro le soir à partir de 20h, et on termine par une danse de la pluie.

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