Les équipes du centre Abbé Pierre - Emmaüs d'Esteville (Seine-Maritime) ont confirmé leur décision de fermer temporairement les portes du lieu de mémoire dans la commune où est enterré l'homme d'église. Une décision prise quelques jours après la révélation d'accusation d'agressions sexuelles reprochées à la figure de l'aide aux sans-abris.
Le centre Abbé Pierre - Emmaüs d'Esteville est fermé depuis le 17 juillet, date de la publication des révélations d'agressions sexuelles que le religieux aurait commis entre les années 1970 et 2005. Un texte de soutien aux victimes est depuis affiché sur la porte de la demeure qui abrite un musée, un centre culturel et un lieu d'accueil pour les personnes en difficultés.
En solidarité avec les victimes de violences sexistes et sexuelles et suite aux récentes révélations médiatiques, l’équipe du Centre abbé Pierre – Emmaüs a décidé de fermer symboliquement le lieu de mémoire jusqu’à nouvel ordre.
Affiche apposée sur la devanture du centre Abbé Pierre - Emmaüs d'Esteville (27)
Une fermeture indéfinie ou définitive ?
Dimanche 21 juillet, plusieurs membres de l'association Mouv'enfants ont organisé une manifestation devant le centre d'hommage à l'Abbé Pierre. Ils sont venus réclamer la fermeture définitive du site, réclamant un peu de dignité pour les victimes.
"Il faut choisir son camp dans ces histoires-là, plaide Arnaud Gallais, cofondateur de l'association Mouv'Enfants. Soit on se met du côté de l'agresseur en lui trouvant des excuses, soit on se met du côté des victimes et on se dit que ce n'est pas supportable qu'il y ait un lieu de mémoire, avec des victimes qui sont entachées dans leur mémoire. Je pense que la moindre des choses, c'est de le fermer".
Au lendemain de cette action, la direction du site a publié un communiqué. Dans celui-ci, la fermeture "pour une durée indéterminée" est justifiée par le "respect à l'égard des victimes". Pour autant, aucune décision radicale n'est encore prise vis-à-vis de l'avenir du lieu. Le temps de fermeture doit "permettre aux équipes du Centre d'échanger entre elles et de commencer à envisager les enseignements qui devront être tirés à la suite de ces révélations".
Selon nos confrères de Paris-Normandie, le directeur de l'établissement affirme être favorable à une fermeture définitive du site. Dans la petite commune où repose l'homme d'église, les habitants rencontrés par notre équipe de tournage ne comprennent pas ce déchainement, 17 ans après le décès de l'Abbé Pierre.