De nombreuses habitations ont été endommagées par les rafales de vent de la tempête Ciaran, l'heure est désormais à la réparation. Les compagnies d'assurances sont sur le pont mais pour savoir comment s'y prendre, la rédaction a fait le point avec deux experts en assurances.
Toits arrachés, arbres couchés, voitures cassées. La tempête Ciarán a balayé la Normandie, jeudi 2 novembre, de nombreux habitants et même des collectivités doivent désormais faire face aux travaux de réparation. Deux experts, Frédéric Chazal, vice-président du syndicat régional des assureurs régionaux, et Michel Onnée, agent général d'assurances chez Generali, nous expliquent la démarche à suivre.
De quel contrat s'agit-il ?
L'assurance multirisque habitation (MHR) est le contrat auquel vous devrez vous référer en premier. Celui-ci couvre le bâtiment, le toit, les tuiles et quelques aménagements éventuels. "S'il s'agit d'une clôture, il est possible que ce ne soit pas pris en charge", précise le vice-président du syndicat régional des assureurs régionaux.
Néanmoins d'autres solutions existent. Emmanuel Macron, en visite à Plougastel-Daoulas (Finistère) vendredi après-midi, a déclaré que toutes les communes qui seront "éligibles", bénéficieront de l'état de "catastrophe naturelle". Selon la zone où vous résidez, vous pourrez faire valoir ce droit. "Les Manchois seront sûrement concernés", déclare Frédéric Chazal.
Si l'habitation endommagée est votre résidence secondaire, aucune différence ne sera faite, "tant que le lieu est assuré par ce contrat multirisque". Dans le cas où l'arbre tombé appartient à votre voisin, "il faudra faire jouer sa responsabilité civile", un autre contrat utile dans ce type de dommages.
Première étape : prendre des photos et déclarer le sinistre à son assureur
Le premier réflexe à avoir est celui de prendre en photo les dégâts causés par les intempéries, afin d'apporter une preuve à son assureur. Celles-ci doivent ensuite être envoyées, après un appel ou un mail à l'organisme chez qui vous avez souscrit une assurance multirisque habitation.
Contrairement aux délais habituels fixés à cinq jours ouvrés pour une tempête et dix jours pour une catastrophe naturelle, France Assureurs a prolongé à 30 jours la période de déclaration des sinistres liés à la tempête Ciarán. Autrement dit, vous avez jusqu'au 1er décembre pour constater les dégâts et compléter si besoin. "Si vous vous apercevez de certaines dégradations quelques jours après l'envoi de votre déclaration, il ne faut pas hésiter à les signaler", conseille Frédéric Chazal.
Deuxième étape : prendre des mesures conservatoires
Une fois les photos envoyées, il ne s'agit pas d'attendre patiemment que les travaux démarrent. "Il faut tout de suite agir pour ne pas aggraver la situation, insiste Frédéric Chazal. Vous pouvez tout de suite faire appel à un artisan pour qu'il bouche les trous de votre toit ou retire l'arbre encastré dans votre voiture." Michel Onnée l'affirme également dans le journal d'ICI 12/13 et précise que cette première intervention sera également prise en charge par votre assureur.
Troisième étape : demander un devis
Cette phase peut paraître plus complexe, d'autant que certaines personnes profitent de la situation pour escroquer les victimes des vents violents, en les facturant sans établir de devis au préalable et en acceptant uniquement le règlement par espèces. En vous rapprochant de votre assureur, vous pourrez éviter cela.
À noter que le "montant du chèque expertise", autrement dit le seuil maximum sans la planification d'une expertise, est augmenté. "Habituellement, les assureurs envoient un expert si le montant des travaux dépassent 1 600 euros, déchiffre l'expert en assurances. Mais dans des circonstances comme celles-ci, le plafond est augmenté, ce qui permet de raccourcir les délais d'intervention."
Les compagnies d'assurances sont aussi flexibles concernant la réalisation de vos travaux. Si vous êtes capable de les effectuer vous-même, vous n'aurez qu'à envoyer une photo des dégâts et des factures concernant le matériel utilisé. "Le temps passé à la manœuvre peut également être comptabilisé", complète Frédéric Chazal.
Quatrième étape possible : la réalisation d'une expertise
Cette quatrième et dernière étape n'est pas obligatoire. L'envoi d'un expert n'intervient que lorsque le montant des travaux est supérieur au seuil indiqué dans votre contrat, qui doit être réévalué dans le cadre de la tempête Ciarán. Pour le connaître, il faut directement contacter votre organisme.