Après les agriculteurs, les profs dans la rue : pourquoi vos enfants n'auront pas cours ce jeudi 1er février

À l'appel des principaux syndicats, les professeurs seront en grève ce jeudi 1ᵉʳ février. Conditions de travail, réformes, propos de la ministre de l'Éducation... Pourquoi se mobilisent-ils ?

Société
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Les principaux syndicats enseignants appellent à la grève ce jeudi 1er février. Une mobilisation symbolique pour se joindre à la colère sociale qui frappe la France depuis quelques jours et lancer un avertissement au gouvernement. Dans les écoles, collèges, lycées de Normandie, des perturbations sont donc à prévoir.

Des manifestations dans toute la Normandie

  • Trois rassemblements sont prévus dans la Manche à l’appel de la CGT, de la FSU, de FO, de Sud ou encore du Snes-FSU : rendez-vous à 10 h 30 devant la mairie d’Avranches, à la DSDEN à Saint-Lô, et place Jacques-Hébert, à Cherbourg.
  • Dans le Calvados, un rassemblement est prévu à 10 h 30 Place du Théâtre pour une marche jusqu'au rectorat.
  • Dans l'Orne, le rendez-vous est à 11h devant la préfecture.
  • En Seine-Maritime : 10 h 30 à la DSDEN de Rouen, 9 h 30 à la Maison des Syndicats au Havre, 10 h 30 à la sous-préfecture de Dieppe.
  • Dans l'Eure, 14h à Évreux devant la préfecture.

Quand la ministre met le feu aux poudres

Les propos d'Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l'Éducation, ont choqué de nombreux professeurs. Avec ses impairs, elle est loin de faire l'unanimité auprès de ces derniers. Les polémiques s'enchaînent depuis sa nomination et ses propos sur l'école publique et ses heures "pas sérieusement remplacées" ne passent pas : 

Elle a été plus que méprisante. Elle est loin d'être dans la réalité du terrain. La ministre est complétement discréditée à nos yeux.

Florence Desrame

Co-secrétaire SUD éducation de la Manche

Même son de cloche du côté de Jérôme Adell, secrétaire FSU du Calvados : "Les propos de la ministre de l'Éducation sont pour beaucoup dans cette mobilisation, elle est discréditée par ses choix personnels et encore plus par l'argumentation de ses choix".

L'école après les JO ?

Les enseignants ne comprennent pas non plus la fusion entre le ministère de l'Éducation nationale et celui des Sports et des Jeux Olympiques de Paris 2024 : "Ça donne quand même l'impression que l'Éducation nationale est au second plan. Ce n'est pas satisfaisant d'être rattaché au ministère des Sports qui a tant à faire avec les JO. En gros, on passe après un événement sportif mondial", lance Florence Desrame.

"Être rattaché au ministère des Sports nous semble incompatible, surtout au vu des réformes annoncées par Gabriel Attal lorsqu'il était ministre de l'Éducation", pour Jérôme Adell. Il ajoute : 

On demande un ministère à part entière et qui ne soit pas géré par Amélie Oudéa-Castéra. Il faut une nouvelle nomination !

Jérôme Adell

Secrétaire FSU du Calvados

L'éducation, un sport de combat ?

Plusieurs réformes et mesures décidées par le ministère de l'Éducation nationale au cours de ces derniers mois inquiètent les enseignants. En effet, lorsqu'il était ministre de l'Éducation, Gabriel Attal avait promis un "choc des savoirs" avec une série de mesures à mettre en œuvre à la rentrée 2024. Des nouveaux programmes en primaire, un accès au lycée conditionné à l’obtention du brevet et surtout des groupes par niveaux au collège qui mettent les enseignants en colère : "C'est aberrant ! On va à l'encontre du combat contre les inégalités. C'est dans un milieu hétérogène qu'on fait progresser les élèves et non en les classant par niveau", prévient Florence Desrame. 

"Ce sont des annonces hors sol et infaisables, on n'a pas les effectifs. Ça va dégrader les conditions de travail des élèves et des professeurs", ajoute Jérôme Adell. 

C'est la certitude d'aller vers une école du tri social avec le danger de mettre fin à un collège unique et à une égalité des chances !

Jérôme Adell

Secrétaire FSU du Calvados

300 euros de plus pour tous

Avec cette grève, le corps professoral veut aussi dénoncer ses conditions de travail ainsi que celles du personnel et des élèves. Pour eux, il y a un manque cruel de moyens humains. Pour Florence Desrame : "L'éducation nationale est un panier percé. Nous ne trouvons plus de sens à notre métier. On a besoin de moyens pour travailler correctement. Les élèves ont besoin d'une attention particulière. Sans ces moyens humains, on est en difficulté d'accueillir des élèves en situation ordinaire et encore plus ceux qui sont en situation de handicap".

Les enseignants se sentent mal considérés et estiment que l'aspect financier est un réel frein sur le recrutement de nouveaux professeurs : "Il faut revoir les salaires, actuellement notre métier n'est pas attractif, les concours ne font pas le plein". Les enseignants demandent une augmentation de 300 euros sans contrepartie.

Le personnel comme les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) vont également se joindre à cette grève. Un mouvement qui pourrait être appelé à durer.

 

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