Automobilistes, cyclistes : quelles sont les règles et les préconisations pour une circulation en sécurité

Pour les cyclistes, la route est de moins en moins sûre. 244 cyclistes sont morts en 2022, soit augmentation de 30% des décès à vélo. Alors que les accidents corporels et mortels ne cessent d'augmenter, voici un rappel sur les règles et les devoirs des automobilistes et des cyclistes.

Huit cyclistes ont été fauchés par un véhicule utilitaire, près de Vire (14) le dimanche 3 septembre. Dans le peloton composé de septuagénaires, trois cyclos ont été transportés en urgence absolue au CHU de Caen, sans que leurs pronostics vitaux soient engagés. Une chance que n'a pas eu un cycliste rouennais de 23 ans, décédé après avoir été percuté par un poids lourd, le 7 juillet, ni un homme de 72 ans, renversé par une fourgonnette près de Bernay, le 23 juin. 

"Il faut que le Ministère des Transports diffuse à grande échelle une campagne de spots TV et radio pour réexpliquer les règles de bonne conduite entre automobilistes et cyclistes", martèle Christine Corbin, présidente de l'association Les Dérailleurs. Depuis de nombreuses années, elle milite pour l'accessibilité des villes aux vélos et le respect des utilisateurs de deux roues non motorisés. 

"De plus en plus d'agglomérations font des efforts et mettent en place des infrastructures pour les cyclistes, même s'il reste encore beaucoup de travaux d'aménagement à faire". Pour la militante, l'accent est à mettre sur la sensibilisation des usagers du volant, et de ceux qui sont encore en apprentissage.

Il faudrait que les moniteurs d'autoécoles et les jeunes apprentis prennent une heure pour circuler à vélo, qu'ils puissent se rendre compte des dangers encourus par les cyclistes. Ça les aiderait à percevoir la vulnérabilité et à comprendre qu'il est nécessaire de faire attention aux utilisateurs de vélos.

Christine Corbin, présidente des Dérailleurs Caen

"Dans un monde idéal, ce serait génial", rétorque Nicolas Surirey, moniteur à l'auto-école Malherbe à Caen, "tant que ça fait sens pour la sécurité routière, il n'y a pas débat". Formateur depuis plus de vingt ans, il s'applique d'ailleurs à mettre ses élèves dans des situations de rencontre avec les cyclistes. "On va essayer de trouver des parcours à même de créer des interactions avec les autres usagers de la route, notamment les deux roues. En allant circuler le long des voies vertes, près des pistes cyclables, on cherche à confronter les apprentis à ces dangers-là".

Il a aussi conscience que ce type de sensibilisation est plus facile à faire en agglomération qu'en campagne. "À Caen, j'ai des élèves qui viennent à vélo, en roller, à pied, qui sont confrontés chaque jour aux risques de la circulation. C'est moins le cas à 25 km de là, dans les centres secondaires. Lors des sessions de conduite qui plus est, les candidats ne sont pas face au même intensité de risques". Nicolas Surirey rappelle aussi le parcours de formation du jeune, qui commence en primaire par les permis piéton et vélo, se poursuit au collège avec l'ASSR1 (en 5e) et l'ASSR 2 (en 3e), avant de pouvoir éventuellement commencer la conduite accompagnée dès 15 ans. Toutefois, il conçoit qu'il y ait "un travail à accomplir autour de la sécurité des plus vulnérables", et qu'il faudrait que "les différents acteurs concernés se réunissent autour d'une table pour discuter des outils à mettre en place".

En 2022, 137 cyclistes sont morts en campagne, 107 en agglomérations

"Il y a toujours des automobilistes inconscients, imprudents, mais j'ai quand même l'impression que la majorité est plus prudente et plus patiente qu'avant", analyse Dominique Roussel, président du comité régional de cyclotourisme de Normandie. "Parfois, même lorsque nous n'avons pas la priorité, ils nous laissent passer, notamment dans les ronds-points où les règles ne sont pas toujours évidentes à comprendre". 

Le klaxon nécessaire pour les voitures électriques

S'il estime que la route doit se partager, et que les cyclistes doivent encore faire des efforts lorsqu'ils roulent en groupe, Dominique Roussel constate que les usagers des vélos sont bien mieux équipés aujourd'hui. "Il y a davantage d'équipements de sécurité : des casques, des gilets réfléchissants, des lumières, parfois des rétroviseurs".

Pour lui, les cyclistes sont aussi très vigilants, à l'écoute du moindre vrombissement de moteur, notamment sur les petites routes. Cela dit, s'il déconseille au chauffeur de véhicule thermique l'utilisation du klaxon à la vue de cyclistes, il la recommande pour les véhicules électriques, dont le silence est source de danger. 

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