Les résultats du Brevet des collèges 2024 ont été publiés ce jeudi 11 juillet dans l'académie de Normandie. Le taux de réussite global est de 86,8%, soit une baisse de près de 3 points par rapport à l'an dernier. Détails des chiffres et explications.
En juin 2024, 41 380 collégiens normands ont passé les épreuves du diplôme national du brevet, soit près de 300 de plus que l'an dernier. Alors qu'en 2023, le taux de réussite global était de 89,9%, il est en baisse cette année, à 86,8 %.
En filière générale, 32 128 candidats ont été admis, soit 87,6% des collégiens. Du côté des séries professionnelles, 3 368 élèves ont obtenu leur diplôme, soit 79,4% des candidats. Ainsi, 5 884 jeunes Normands ont échoué à l'examen.
Une nouvelle approche des jurys à l'origine de la baisse
La raison ? Un changement d'appréciations des jurys. "Les années précédentes, nous appliquions ce que nous appelons un correctif académique, soit une correction uniforme pour tous les élèves, qui pouvait amener à remonter le niveau", explique Christine Gavini-Chevet, la rectrice de l'Académie de Normandie. Cette année, on a travaillé autrement, parce qu'on souhaite donner beaucoup de valeur à ce diplôme. Le jury a regardé au cas par cas s'il souhaitait aider un élève à la limite du 10/20 pour obtenir le brevet ou non. Donc ça fait un peu baisser les résultats".
En Normandie, les élèves de la Manche obtiennent les meilleurs résultats, devant ceux du Calvados, de l'Orne, de la Seine-Martime. Les collégiens de l'Eure ferment la marche.
Toutefois, la rectrice se veut rassurante sur les capacités des élèves normands. "Il n'y a pas une baisse de niveau très importante, il y a eu une ou deux épreuves un tout petit peu moins réussies, en mathématiques, mais on ne peut pas parler d'une baisse de niveau général, surtout quand on parle d'un écart de 2,5 points".
Il faudra regarder sur les années suivantes pour voir s'il s'agit d'une baisse des compétences des élèves ou si c'est simplement un changement de mode de calcul.
Christine Gavini-Chevet, rectrice de l'académie de Normandie
Davantage de mentions en 2024
En revanche, le gros point positif de cette année concerne les mentions. Deux collégiens sur trois en ont obtenu une (67%), ayant dépassé 12/20 de moyenne sur l'examen et le contrôle continu. "Ça indique bien que la différence de niveau n'est pas si réelle que ça. C'est un beau signal pour l'académie", se félicite Christine Gavini-Chevet. En détail, il y a eu 20,4% de mention Assez Bien, 23,4 % de Bien et 23,54% de Très Bien.
À ceux qui minimisent le poids du brevet des collèges, la rectrice répond qu'il s'agit d'un "examen très important. Il y a une sorte de rite de passage, qui est le passage à une forme de maturité d'un élève qui passe une épreuve nationale pour la première fois".
Par ailleurs, obtenir le diplôme du brevet des collèges demeure un impératif pour prétendre à certains métiers.
Que faire des élèves qui ratent le brevet ?
Ancien ministre de l'Education nationale, aujourd'hui à Matignon, Gabriel Attal envisageait il y a quelques mois encore d'interdire l'accès au lycée, général, technologique et professionnel, aux recalés du brevet. Derrière cette nouveauté, la volonté d'aider les élèves en échec scolaire, soit environ 90 000 jeunes en France.
Dès la rentrée 2024, le brevet permettra d’attester du niveau suffisant pour poursuivre en classe de 2nde. A la rentrée 2025, un dispositif Prépa-lycée sera mis en place pour permettre une remise à niveau pour les élèves n’ayant pas obtenu le brevet, avant un passage possible en 2nde.
Dossier de presse du Ministère de l'Education nationale, 5 décembre 2023
"Ce sujet est encore en suspens", précise Christine Gavini-Chevet, qui confirme tout de même que la problématique a été travaillée. "Il pourrait y avoir une 'classe de remédiation' qui permettrait aux élèves de retravailler les compétences non acquises à l'issue de la 3e. Nous avons des élèves qui, lorsqu'ils passent en seconde, ont des fragilités importantes en Français, en mathématiques, dans les savoirs fondamentaux".
Cela dit, au lendemain des élections législatives, devant l'incertitude planant sur la formation d'un nouveau gouvernement, et des courants politiques qui le composeront, il n'est pas encore certain que cette réforme voie le jour.