Stress, révision, souvenirs de redoublement... le brevet des collèges est le premier examen de la scolarité. Il reste un passage obligé pour poursuivre ses études au lycée ou accéder à certains postes de la fonction publique.
Gardez-vous des souvenirs de votre brevet des collèges ? Certainement peu, comparé à l'autre grand concours de l'enseignement : le baccalauréat. Pourtant, il est un passage obligé pour tous et toutes les élèves de 3ème depuis sa création en 1947. Dans les cinq départements normands, ils sont 41 502 collégiens à avoir passé leur tout premier examen en juillet.
Des révisions et du stress avant les épreuves
"C'était quand même un peu stressant de passer le brevet, même si ce n'est pas le diplôme le plus difficile à obtenir", raconte Clément, 15 ans, qui se sent "soulagé" d'avoir passé les épreuves au collège d'Évrecy (Calvados). L'adolescent vise une filière scientifique au lycée alors il lui a fallu "travailler un minimum" pour maintenir son niveau sur les deux jours de concours, les 2 et 3 juillet derniers.
L'épreuve la plus difficile pour moi était celle d'Histoire, il y avait une vingtaine de chapitres à connaître par cœur.
Clément, 15 ans
Cette année, l'épreuve écrite d'Histoire − l'une des quatre obligatoires, d'une durée de 2 heures −, portait sur la Shoah. Les collégiens ont dû commenter une photo d'archive et un témoignage datant de l'Occupation. Une période déjà au programme du brevet des collèges quand Ulysse a passé l'examen à Caen, il y a dix ans. "Je n'étais pas du tout stressé mais j'avais déjeuné plusieurs fois chez mon grand-oncle pour qu'il me raconte la Seconde Guerre mondiale, se souvient le jeune homme de 25 ans, désormais étudiant en journalisme. "Dans mes souvenirs, ce n'était pas des épreuves super compliquées. J'étais dans une classe avec des bons élèves et ils savaient tous qu'ils l'auraient le diplôme à la fin", remarque-t-il.
En Normandie, les résultats du brevet 2024 sont publiés ce jeudi 11 juillet, devant les grilles des établissements ou en ligne. Les collégiens et collégiennes vivront cette étape particulière de leur scolarité comme des millions de bacheliers avant eux.
Certains, comme Thomas, 37 ans, auraient préféré oublier ce moment. "J'étais arrivé au collège recouvert de boutons sur le visage et le corps à cause d'une réaction allergique. J'avais une copine à l'époque, que je n'ai jamais revue et pour couronner le tout, je n'ai pas eu mon brevet", plaisante le chef de projet en web marketing. Il a finalement obtenu son diplôme à la deuxième tentative à Flers (Orne).
Un rite de passage obligé
Ce rite passage obligé entre le collège et le lycée, instauré au sortir de la Seconde Guerre mondiale, permet − en plus d'apprendre à gérer le stress et ses révisions −, d'accéder à certains postes de la fonction publique. Par exemple, il est obligatoire pour devenir auxiliaire ambulancier, surveillant.e en prison ou encore gardien.ne de police municipale.
À la fin des années 1950 à Evreux (Eure), Claudette l'a obtenu au collège de jeunes filles. "On apprenait plein de choses à l'école : la couture en passant par le chant, l'anglais, le latin et le grec ancien", se rappelle la retraitée de 84 ans. En revanche, les épreuves de fin du premier cycle, elle n'en a presque plus de souvenirs : "Le brevet était un diplôme important déjà à l'époque mais pas autant que le baccalauréat".
Plus tard, dans les années 1980, le brevet d'études du premier cycle du second degré (BEPC), transformé ensuite en brevet des collèges, se délivrait uniquement sur la base du contrôle continu. Géraldine, qui étudiait au collège de Guérinière à Caen, n'a donc pas eu à réviser les fameuses épreuves écrites. "J'étais contente de ne pas le passer. Tout ce qui concerne les concours ou les évaluations me fait toujours peur", raconte la quinquagénaire.
En 2023, le taux de réussite au brevet a atteint 89% en France, soit une hausse de 1,4 point par rapport à l’année précédente. D'après les données du ministère de l'éducation nationale, 86% des lauréats en filière générale ont validé le socle de connaissances générales − évalué en continu et qui compte pour la moitié de la note finale −, pour 63% des élèves en série professionnelle.