Bruits, salissures, agressivité... Voici des solutions pour lutter contre la prolifération des goélands en ville

Bruits, salissures, vols d'intimidation... Les nuisances générées par les goélands peuvent se révéler très pénibles. La ville d'Eu a donc décidé de faire appel à une société pour stériliser les œufs de ces volatiles. Une méthode légale pour lutter contre leur prolifération mais jugée inefficace par la Ligue de Protection des Oiseaux Normandie, qui propose des solutions alternatives.

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Pour la deuxième année consécutive, la mairie d'Eu en Seine-Maritime lance une campagne de stérilisation des œufs de goélands. Objectif : éviter l'installation de ces volatiles dans le centre historique de la ville, en limitant leur prolifération.

La seule dérogation légale car toutes les espèces de goélands en France sont protégées (arrêté du 29 octobre 2009).

La stérilisation des œufs des goélands en question

Des cordistes interviennent si le toit est accessible à l'homme. Sinon, c'est un robot qui est envoyé près des nids pour badigeonner les œufs d'un mélange de formol et d'huile de colza. Un composé qui stoppe l'incubation et élimine les odeurs de putréfaction. Ignorants, les goélands continuent de couver leurs œufs plusieurs jours avant de finalement les abandonner.

"On essaie de ne pas trop déranger ceux qui sont installés dans la zone industrielle, explique Jean-Christphe Raguet, le directeur général des services techniques. Les nuisances y sont plus supportables que dans les zones résidentielles."

Et Jean-Christphe Raguet d'expliquer : "On ne veut surtout pas qu'ils troquent leurs emplacements habituels pour les toits dans le centre-ville où ils seront impossibles à déloger une fois installés."

Une solution vouée à l'échec ?

Pour Richard Grège, bénévole à la Ligue de protection des oiseaux (LPO) de Normandie, cette technique est vouée à l'échec. "On l'a vu en Bretagne où on fait ça depuis les années 90. Non seulement les goélands continuent de couver et les nuisances ne cessent pas mais en plus cette méthode a tendance à les faire migrer dans les villes voisines et le phénomène s'amplifie", affirme-t-il.

"On se donne trois ou quatre ans pour voir si ça marche. Il y a tellement de facteurs qui rentrent en compte...", poursuit le directeur technique d'Eu. Chaque année, des campagnes de stérilisation d'œufs de goélands ont lieu sur la côte normande de mai à juin, comme à Cherbourg et au Havre.

La ville portuaire procède depuis 20 ans à la stérilisation des œufs. 

Des solutions alternatives

Ornithos, une revue ornithologique, a suivi pendant des années la lutte de la prolifération des goélands dans les villes sur la côte bretonne. Une fois que les goélands sont installés en milieu urbain, c'est difficile pour eux de retourner s'installer dans la campagne.

Leur fécondité est nettement supérieure en ville : la nourriture s'y trouve à foison... dans les poubelles, les prédateurs terrestres n'ont pas accès aux toits et les températures sont plus élevées.

Mais la LPO propose d'autres solutions pour les éloigner, plus efficaces selon l'association que la stérilisation des œufs :

  • La pose de filins inox tendus rendant le toit inhospitalier ;
  • Les ballons effaroucheurs anti-oiseaux ressemblant à de gros yeux ;
  • Les silhouettes de rapaces ;
  • Le moulin à vent (genre jouet pour enfants mais avec des bouts de tissus de couleur sur les ailes) ;
  • L’installation de boîtiers ultra-sons à fixer sur les façades de l'immeuble ;
  • La pose de pics sur les cheminées et dans les chênaux ;
  • Le nettoyage des toitures dès la fin de l'hiver afin d'enlever tous les matériaux susceptibles d'être utilisés pour la construction des nids ;
  • Les toitures végétalisées avec des espèces de plus de 30 cm de haut. 

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