En quelques jours, trois nouveaux éboulements de falaise sont survenus à Criel-sur-mer, entrainant la mise en péril imminent d'une résidence secondaire. Une érosion inexorable qui menace d'autres habitations de la commune.
Le recul des falaises se poursuit inexorablement le long de nos côtes. Criel-sur-Mer fait partie des communes régulièrement touchées par ce phénomène d'érosion. En 2016 déjà, le recul du trait de côte avait nécessité la démolition d'une maison rue des Vikings à Mesnil Val, ainsi que la fermeture de plusieurs accés aux chemins de randonnée.
Cette fois, les pluies de ces dernières semaines ont sans doute joué un rôle dans les trois éboulement survenus en quelques jours. "Le 29 janvier, c'est un pan de falaise de 25 mètres de longueur sur 5 m de large qui est tombé rue de Chevington à proximité de la rue Cyriaque Colliez" décrit un communiqué de la municipalité. La route de Chevington avait déjà été fermée à la circulation il y a plusieurs années -y compris aux piétons- pour les mêmes raisons. Un périmètre de sécurité a toutefois été mis en place par les services techniques à l'intérieur de la zone interdite.
Un éboulement sur 60 mètres
Le1er février, la falaise s'est ensuite détachée sur près de 60 mètres de longueur et 10 mètres de largeur, fissurant une fois encore la rue de Chevington, et nécessitant la mise en péril imminent d'une habitation située rue Gontran de Malartic. Le maire de Criel, Alain Trouessin, a pris cette décision après avoir pris conseil auprès du BRGM -bureau de recherches géologiques et minières- .
"On a une fissuration qui est marquée au niveau de la chaussée ce qui met un péril imminent sur la maison qui jouxte la chaussée, sachant que ce bout là va tomber à court terme. On risque même d'ici quelques mois de ne plus avoir de route ici"
Les propriétaires de cette maison secondaire ont été prévenus de sa démolition annoncée, et ne semblaient pas étonnés compte tenu des précédents sur la commune, et du caractère inéluctable de l'érosion des falaises. La loi Barnier relative au renforcement de la protection de l'environnement organise la prise en charge et le dédommagement des propriétaires.
Ce recul de la falaise est en moyenne de 20 à 30 centimètres par an, mais parfois elle s'écroule en un bloc plus conséquent, en fonction des conditions météorologiques. Les images sont impressionnantes, et les promeneurs s'aventurent parfois un peu trop près. La municipalité rappelle donc la nécessité de se tenir éloigné de la zone, et de rester derrière les barrières de sécurité. Le chemin de randonnée a aussi été dévié.
Le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement et l'aménagement a procédé à des projections sur cette zone côtière. A terme, ce sont une dizaine d'habitations qui seraient suceptibles d'être démolies d'ici à une vingtaine d'années.