Suite à une décision du gouvernement, les bateaux normands de pêche artisanale ne peuvent plus pêcher le maquereau depuis le 1er juin. Les quotas seraient épuisés pour cette année 2022.
Au marché aux poissons, à Dieppe (Seine-Maritime), c'est l'inquiétude qui règne. Depuis le 1er Juin, les bateaux normands "non adhérents à une organisation de producteurs", c'est-à-dire de pêche artisanale, n’ont plus le droit de pêcher le maquereau.
La raison évoquée par le gouvernement ? Les quotas seraient épuisés pour l'année 2022. Une incompréhension pour Loëtitia, compagne du patron de la Fée des mers, un petit chalutier de moins de 12 m.
Ce n'est pas nous qui avons épuisé les quotas. On débute la saison, cela n'est pas possible. Ce n'est pas avec les petites quantités qu'on pêche qu'on a vidé la mer.
Loëtitia BourcierCompagne d'un marin pêcheur
D'habitude, les navires peuvent pêcher jusqu'à fin septembre le maquereau dans la zone de l'Atlantique Nord. Cette interdiction avancée représente une source inquiétude pour l’entreprise familiale la Fée des mers. 90% de son chiffre d'affaires de l'été repose en effet sur ce poisson au corps effilé et argenté. Les 7 emplois salariés de la société seraient menacés.
L'espèce principale qui peut nous faire vivre c'est le maquereau. On n'a plus de cabillaud car les industriels ont pêché des tonnages de cabillauds. On ne peut pas cibler le bar car il y a des règlementations européennes très strictes. Il y a très peu de choix.
Loëtitia Bourcier
Selon le Comité Régional des Pêches, les quotas de maquereaux pour les bateaux non affiliés à une organisation de producteurs ont été réduits de 36%. Soit 46 tonnes pour 18 navires. Un chiffre très bas qu’il va être compliqué de faire évoluer.
J'ai demandé à la direction des pêches maritimes et de l’aquaculture (Ministère de l'Agriculture) si on ne pouvait pas trouver un équilibrage avec d'autres régions mais pour l'instant on n'a pas une vraie solution.
Dimitri Rogoff, président du Comité Régional des Pêches Maritimes de Normandie
Les professionnels concernés par cette interdiction devraient organiser une mobilisation pour que le gouvernement revienne sur cette décision.