Après l'annonce, le 6 septembre 2020, que l'écurie de Formule 1 Renault portera la saison prochaine le nom de "Alpine F1 Team", les 400 salariés de l'usine dieppoise attendaient la visite du PDG du groupe Renault. C'est chose faite.
L'annonce a été faite lors de l'historique Grand Prix de Formule 1 de Monza, remporté par le jeune pilote Normand (de Rouen) Pierre Gasly. Le DG du groupe Renault, Luca de Meo, a annoncé un changement de nom pour la saison prochaine : les voitures de l'écurie française prendront le départ sous les couleurs d'Alpine ( #Alpine F1 Team) avec le double champion du monde Fernando Alonso et l'autre jeune pilote normand (d'Evreux) Esteban Ocon.
En mettant en avant le nom d'Alpine pour sa participation à la discipline la plus populaire au monde du sport automobile, le groupe Renault rend hommage au palmarès extraordinaire des voitures sportives créées à Dieppe par Jean Rédélé : 24 heures du Mans, rallyes, endurance, rallycross, Formule 2 Formule 3…
Il ne manquait plus que la Formule 1 pour compléter le tableau de chasse de la marque Alpine, associée depuis le milieu des années 50 à la passion et au savoir-faire de ceux qui travaillent dans les ateliers dieppois.
Inquiétude des salariés dieppois
L'annonce du DG du groupe Renault est donc une bonne nouvelle pour la marque Alpine. Mais quid de l'avenir de l'usine de Dieppe ?La question se pose puisqu'en mai 2020 le site dieppois figurait dans la liste des usines menacées de fermeture dans le cadre d'un projet de plan d'économies de 2 milliards d'euros pour le groupe Renault.
Quelle activité future pour l'usine de Dieppe ?
Finalement, et alors que le groupe confirmait (le 29 mai) la suppression de 15.000 emplois dans le monde, dont 4600 en France, Renault précisait que l'usine de Dieppe ne serait pas concernée et qu'elle obtenait un sursis de 3 ans. Son avenir restant cependant soumis à une éventuelle reconversion.Mais voir le nom d'Alpine en Formule 1 l'année prochaine ne signifie évidemment pas une nouvelle activité pour les 400 salariés de l'usine dieppoise, qui ne vont pas subitement se mettre à produire des monoplaces qui ne sont pas à vendre… Et les exemples récents où des marques françaises ont été décorrélées de leur production sur le sol national (un des derniers en date étant celui de la cristallerie Baccarat) ont de surcroit suscité une certaine inquiétude à Dieppe, tant du côté des syndicats, que des élus et des responsables économiques.
Ce que nous on cherche c'est un contrat de fabrication pour des dizaines d'années, ce qu'on cherche c'est que les 400 employés du site de Dieppe aient leur emploi qui perdure.
Monsieur de Meo, donnez-nous des fabrications et on se chargera de les fabriquer comme on sait le faire depuis le début de la vie d'Alpine !"
Visite du PDG du groupe Renault à Dieppe
C'est donc dans ce climat d'incertitude sociale et économique que les deux plus hauts dirigeants de Renault, Jean-Dominique Senard, président du groupe Renault et Luca de Meo, directeur général de Renault, sont venus à Dieppe le 9 septembre 2020 pour y rencontrer direction, salariés et responsables syndicaux. Une visite organisée sans la présence de la presse.Présents sur place, dans l'usine, les élus dieppois Sébastien Jumel, député de Seine-Maritime et Nicolas Langlois, maire de Dieppe, ont suivi les deux dirigeants dans leur visite avant de les recevoir en mairie pour un entretien de plus d'une heure.
Dans un communiqué commun, les deux élus dieppois ont résumé la teneur de ces échanges. Il s'agit de propos rassurants du PDG et du DG de Renault :
Dans un contexte de crise qui n’épargne pas la filière automobile et qui pose avec force la question de la définition d’une véritable stratégie industrielle nationale créatrice d’emplois et ancrée dans les territoires, Jean-Dominique Senard et Luca Di Meo ont tenu des propos rassurants sur l’avenir de notre fleuron industriel qui devra continuer avec les salariés et l’ensemble des acteurs du territoire à mettre l’accent sur ses atouts et ses forces.
Cette visite est venue écarter l’ombre d’une fragilisation du site dieppois et a marqué un respect du territoire et de ses représentants."
#Alpine #Renault #Normandie
— Sébastien Jumel (@sebastienjumel) September 9, 2020
Retour d'Alpine dans les conversations. Alpine au cœur de l'avenir de Renault et Dieppe au cœur de l'avenir d'Alpine. Réaction après notre rencontre à #Dieppe avec J.-D. Senard président de Renault et Luca Di Meo, directeur général @NLanglois76 pic.twitter.com/pCng1hGa9u
"Alpine au cœur de l'avenir de Renault et Dieppe au cœur de l'avenir d'Alpine".
«Le président Jean-Dominique Senard s’était engagé à venir à Dieppe avec le nouveau directeur général, Luca Di Meo. Cet engagement a été tenu il faut le souligner. Tous les deux ont pu constater lors de leur visite de l’usine, l’engagement, le savoir-faire des personnels de l’ouvrier au cadre. Ils ont mesuré également la mobilisation du territoire, de l’ensemble de ses élus, celle des PME industrielles, de leur grappe Dieppe Meca-énergies derrière ce fleuron industriel.Dans le combat pour défendre Alpine ces derniers mois, nous avons dit sans relâche, sur tous les tons, à l’Assemblée, au conseil municipal et dans toutes enceintes, sur toutes les antennes, qu’il n’y a pas d’avenir pour Alpine sans Dieppe, qu’Alpine à Dieppe, compte tenu de ses atouts, c’était une histoire, un présent et surtout, surtout un avenir. Cette visite et l’échange constructif qui s’en est suivi confortent notre conviction.
En regroupant sous la marque Alpine, une marque puissante, symbole du made in France possible l’ingénierie de Renault sport, la formule 1 Renault, l’usine Alpine de Dieppe et la partie commerciale d’Alpine, on place Dieppe dans un environnement plus fort. Nous avions plaidé pour que soit musclée la commercialisation de l’Alpine.
La marque dieppoise se retrouve dans le périmètre élargi des activités de Renault dans le sport auto, elle en devient même le drapeau et va se retrouver au cœur des conversations : cela créé les conditions de ce renforcement de la commercialisation que le directeur général est prêt à engager. A ce stade Jean-Dominique Senard et Luca Di Meo ont indiqué que le projet autour d’Alpine devait se consolider avant de nouveaux prolongements.
Dans un contexte de crise qui n’épargne pas la filière automobile et qui pose avec force la question de la définition d’une véritable stratégie industrielle nationale créatrice d’emplois et ancrée dans les territoires, Jean-Dominique Senard et Luca Di Meo ont tenu des propos rassurants sur l’avenir de notre fleuron industriel qui devra continuer avec les salariés et l’ensemble des acteurs du territoire à mettre l’accent sur ses atouts et ses forces. Cette visite est venue écarter l’ombre d’une fragilisation du site dieppois et a marqué un respect du territoire et de ses représentants. »