En juin 2020, Pauline avait déclaré que sa jument avait été attaquée à l'acide dans un champ à Martin-Église. Cette dernière avait finalement menti aux enquêteurs. Placée en garde à vue, elle a admis une négligence de soins due à des problèmes financiers.
"Lady a été attaquée à l'acide. Je n'ai qu'une envie, c'est de retrouver l'enfoiré qui a fait ça." Lorsque nous avions rencontré Pauline en juin 2020, la jeune propriétaire de chevaux près de Dieppe (Seine-Maritime) était encore sous le choc. Elle avait retrouvé sa jument de 16 ans mutilée, agonisante avec des blessures très profondes, après s'être absentée quelques heures. Elle avait décidé de porter plainte.
Mais sept mois plus tard, c'est une toute autre version que la jeune femme a fini par avouer aux enquêteurs. Ces derniers ont découvert qu'elle avait menti sur les circonstances de la mort de sa jument. Elle a été placée en garde à vu lundi 25 janvier 2021.
Les enquêteurs se sont rendus compte qu'il y avait des incohérences entre les propos de la jeune femme et les expertises vétérinaires. Les enquêteurs ont donc suspecté une dissimulation d'infraction imaginaire."
Des problèmes financiers
La propriétaire de Lady a finalement avoué une négligence de soins sur sa jument qui souffrait de pathologies. Elle rencontrait des difficultés financières et n'avait pas assez d'argent pour soigner sa jument. Depuis, la jeune femme a cessé son activité de pension pour équidés.
"Ce n'est pas un acte de cruauté, il n'y avait aucune intention de faire mal à son cheval. Elle a profité de la médiatisation de plusieurs faits pour dissimuler son incapacité de s'en occuper correctement", nous confie Etienne Thieffry, procureur de la République de Dieppe.
Neuf dossiers et plaintes pour mutilations d'équidés avaient été recensés par la gendarmerie de la région dieppoise à l'été 2020. Pauline était même l'une des premières à témoigner dans la région. La jeune femme a sans doute surfé sur la vague des nombreuses affaires similaires qui se répandaient partout en France.
Pauline a été remise en liberté quelques heures après sa garde à vue. Elle sera jugée par le tribunal dieppois en avril 2021, lors d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Elle risque jusqu'à 6 mois de prison et 7.500 euros d'amende.