Danser en confinement ? Pas facile, après un mois d'arrêt les danseurs normands ont des fourmis dans les jambes. A Dieppe, à défaut de salles de répétitions ouvertes, des élèves danseuses ont créé une chorégraphie vidéo à distance diffusée sur les réseaux sociaux.
Comment danser en confinement ?
Lassées de ne pouvoir se retrouver pour danser, des élèves de la compagnie de danse dieppoise MLNK et du conservatoire de Dieppe ont trouvé une solution: créer une chorégraphie mais grâce à la vidéo. D'un lieu de confinement à l'autre, elles enchaînent les mouvements: une manière d'entretenir des liens entre elles. Vous pouvez voir leur création "Deepdanse" dans cette publication facebook de la compagnie.Depuis l'annulation des cours, elles échangent sur leur groupe Whatsapp des liens vers des cours de danse en ligne ou des vidéos. Alors quand elles ont découvert cette création de chorégraphes américains publiée sur Youtube en 2016, certaines d'entre elles ont lancé le défi de le faire entre elles.
Danser en réseau pour tenir le coup
Je n'ai pas arrêté de danser, je danse dans des espaces plus restreints. Il me manque le partage avec mes amies danseuses, la symbiose qu'on peut atteindre quand on a une belle écoute.
Aude, élève danseuse
Aude, professeure des écoles dans la vie, a participé à la création de "Deep danse". Elle suit les cours de ses professeurs de danses en ligne, les séances de fitness du centre In' Form à Dieppe... mais il lui manque le contact avec les autres danseuses, les échanges, le questionnement, les recherches... qu'elle peut avoir lors de ses cours hebdomadaires ou en stage. "C'était hyper excitant quand on a commencé la chaîne de la chorégraphie, voir les créations les unes après les autres (sur Whatsapp) et s'ajouter pour le final, c'était magique"
Pour la chorégraphe de la compagnie MLNK Olga Mylnikova, cette création est une très bonne idée : "on garde le contact, ça permet de travailler la danse et la créativité, chacun selon son environnement de confinement". En plus de cours hebdomadaires, elle même prépare un direct dansé sur Zoum, application de conférence : "le problème avec l'artistique c'est qu'on ne peut pas attendre le déconfinement, les salles n'ouvriront pas. J'ai envie de tenter cette expérience d'un spectacle en direct (via les réseaux ) pour ne pas laisser tomber la création".Ca permet de garder le moral, on n'est pas isolée, on fait quelque chose en commun.
Olga Mylnikova, chorégraphe de la Cie MLNK
Une chorégraphie made in Dieppe... sur la voix d'une dieppoise
Comme Aude, une vingtaine d'élèves de Dieppe et sa région ont accepté ce challenge. Et pour la musique, assez naturellement certaines ont pensé à SOROR, groupe bruxellois mais dont la chanteuse, Alice Ably, est dieppoise elle aussi.Confinée à Varengeville, la jeune femme trouve très flatteur de voir ce morceau choisi pour danser dessus.
Ca fait plaisir de partager , d'être au coeur de cette création, ça emmène la chanson plus loin.
Alice Ably
Les réseaux sociaux à la rescousse de la création
En quelques semaines de confinement, Facebook et Instagram en tête, les réseaux sociaux sont devenus la plus grande scène culturelle du monde. En Normandie, élèves et artistes s'en sont également emparés pour s'exprimer et partager leur art. A l'exemple de Céline Castera ou Sandrine Louzeau danseuses professionnelles rouennaises qui participent à une opération sur facebook "une minute de danse par jour".Pour Sandrine Louzeau, aussi professeure de jazz (école Turbulences de Rouen), partager ses courtes chorégraphies sur Facebook est un moyen de mieux vivre le confinement qui l'empêche de pratiquer son art et de garder un lien avec ses amis et ses élèves. Comme avec cette minute dansée sur un air de Glenn Miller.Continuer à créer et à danser me permet de "m'évader" dans une autre réalité, de rendre plus beau ce moment de vie si particulier.
Sandrine Louzeau, danseuse professionnelle