Alors que la saison touristique touche à sa fin, les professionnels commencent à faire leurs comptes. Et si le littoral normand, comme à Dieppe, a bien fait le plein sur juillet et août, le premier bilan est plus contrasté dans les terres où le tourisme vert n'a pas tenu ses promesses.
Un été chaud, mais tout en contrastes. En normandie, les professionnels du tourisme n'ont pas tous été logés à la même enseigne. C'est l’emplacement qui a fait toute la différence;
Et en la matière, c'est sur le littoral qu'il fallait être installé, car les touristes s'y sont même presque bousculé! Au coeur de l'été, un pic de vacanciers, essentiellement français, a littéralement envahi les sites emblématiques comme Etretat, mais aussi Fécamp, Veules les Roses, ou enore Dieppe.
Les terrasses dieppoises au complet tout l'été
Avec une majorité de terrasses remplies , les professionnels dieppois ont eu beaucoup de travail durant les deux derniers mois, comme dans un des restaurants situé sur le quai Henri IV.Son gérant, Eric Tits, a constaté un afflux de monde dans son établissement, notamment les jours de marché.
Le bilan est globalement positif pour cet été, malgré nos craintes, mais malheureusement, ce qui a été perdu pendant le confinement, les 2 mois d'inexploitation, l'est définitivement!
En réalité, sur la place dieppoise, ce fut un peu la bonne surprise de l'été. Restaurateurs comme hôteliers ne s'attendaient pas à recevoir autant de monde dans leurs établissements.
La ville de Dieppe est d'ailleurs peut-être devenue une escale privilégiée. Un constat ressenti par l'office de tourisme.
Peut-être que pour la première fois, depuis des années, on pourrait dépasser des taux d'occupation de 90% dans les hôtels. Les meublés aussi affichaient complets dès le début du mois d'août; C'est du jamais vu !
A Giverny, peu de touristes dans les jardins de Monet
Mais en attendant la publication des chiffres officiels en septembre, le monde du tourisme normand a ausi fait des constats plus mitigés. Dans les terres, le tourisme vert a eu beaucoup plus de mal a trouver son public.
Dans l’eure par exemple, la fréquentation des 4 bureaux d’informations touristiques, était en chute libre tout l’été: moins 86% en juin et moins 70% en juillet, avec des conseils qui se sont surtout fait par téléphone.
Des lieux emblématiques comme Giverny et ses célèbres jardins de Monet par exemple ont été carrement désertés. Ouvert depuis juin, mais sous restriction et privés de groupe, le musée n’a accueilli que 26 800 visiteurs en 2 mois contre 42 200 en 2019.
La encore, on a pu y observer un phénomène présent un peu partout cette année comme la modification profonde du profil des touristes, avec un retour en force d’une fréquentation nationale et beaucoup plus locale; notamment à Rouen et dans ses environs comme l'a précisé Laurent Bonnaterre, le président de Rouen Normandie Tourisme;
138 escales annulées et des croisières à l'arrêt
Parmi les autres explications possibles pour ce bilan mitigé, celle des croisières quasiment à l’arrêt cet été, avec un littoral normand privé de gros paquebots remplis de touristes américains ou chinois.
En juin, l’intégralité des 138 escales prévues a été annulée, ainsi que les 60 journées organisées en "package" tout compris.
De leur coté, les croisières sur la Seine ont certes repris tout récemment, mais au ralenti, avec comme résultat la menace d'un effondrement de tout ce circuit économique.
Les conséquences se sont déjà imposées avec une chute drastique des missions pour la plupart des guides, tout comme les contrats des sous-traitants des croisiéristes, leurs fournisseurs, les traiteurs, les autocaristes, bref tout un secteur en souffrance qui va avoir bien du mal a remonter la pente.
Des salles de casino en quête de clients
Même morosité dans les casinos normands qui ont pu ouvrir début juin. En dépit d'une désinfection rigoureuse et quotidienne, les établissements peinent à retrouver toute leur clientèle.Au Havre, la direction a même du revoir l'implantation de certains jeux.