Fidèle au poste, Dédé, 77 ans, le marin au long cours devenu vendeur de poissons à Saint-Aubin-sur-Mer

Son sourire et sa gouaille donnent "la pêche" à ses clients et aux promeneurs de Saint-Aubin-sur-Mer près de Dieppe. André Boullier a l'art de préparer et vendre le poisson tout frais débarqué par les pêcheurs. L'ancien marin des lignes Transatlantiques n'imagine pas sa vie loin de la mer.

"Le bateau arrive à quelle heure ?". Devant l'étal sur le perré face à la mer, les clients savent que Dédé, le vendeur de poissons, vit au rythme des pêcheurs. C'est un homme tonique au regard malicieux. Il ne fait pas son âge...77 printemps passés dans les embruns. 

Depuis 20 ans, il prépare les victuailles de la mer devant ses clients à Saint-Aubin-sur-Mer. Ils se connaissent bien : "Qu'est-que tu veux toi la mère ?" demande Dédé à la cantonnade.

La cliente demande des bulots, des moules, des ailes de raie et se laisse aussi guider par Dédé  "Oui Chef !" . 

C'est une légende ici, par sa gentillesse, son savoir-faire, la qualité.

Un client d'André Boullier, dit Dédé

Reportage de Grégory Archiapati et Claude Heudes. Montage : Christophe Charbonnier

Une cliente achète ici pour la fraicheur du poisson mais aussi pour apporter sa contribution directe aux hommes de la mer :  "Il faut faire travailler les pêcheurs, c'est comme tous les artisans il faut les faire travailler"

 André met en valeur le dur travail des pêcheurs du doris de Saint-Aubin-sur-Mer "Jourdan Valentine III".  

Après la pêche, le bateau est remorqué vers la plage. Beaucoup de travail en perspective pour Dédé, toujours dehors, et il ne faut pas se blesser en découpant ces poissons qui glissent entre les mains. 

C'est tous les jours, toute l'année, y'a pas de dimanche. On sera en retraite quand on sera mort

André Boullier, dit Dédé

André Boullier a la dextérité du geste et de la vivacité d'esprit. "J'ai fait 40 ans, au long cours".

Dédé est un ancien marin de la compagnie Transatlantique et d'autres compagnies. Il a navigué dans le monde entier. 

 "On s'habitue au contact, ça fait beaucoup"  dit-il en souriant. Cet entrain est communicatif. André force l'admiration.