Les promeneurs peuvent découvrir au détour d'une promenade sur les plages autour de Varengeville-sur-Mer des formes blanches sur les rochers en pied de falaise. Nous avons rencontré leur auteur.
Son terrain de jeu, c'est la plage, les falaises et les rochers. Philippe Raymond aime les espaces ouverts. C'est là qu'il crée ses œuvres éphémères dans l'esprit du Land art.
"Je choisis les rochers en fonction de leur position, de leur aspect et de leurs aspérités" explique-t-il.
Nous le rencontrons en plein travail de création.
Celui-ci est couvert d'algues vertes moussues. Cela me permettra d'avoir un contraste fort entre le blanc et le vert. Et derrière en rappel, il y a le vert de la végétation sur la falaise. Dans mes oeuvres, il y a toujours un ensemble entre le rocher, le fond et la mer qui arrive sur nous".
Philippe Raymond, artiste
Adepte du graffiti écologique
Philippe Raymond fait partie de la galaxie des street artistes. Mais il n'utilise pas de peinture, ni de mur comme supports. Il fait avec ce qu'il trouve sur place, des rochers et des bouts de craie issus des falaises. "L'intérêt est que tout soit naturel et que ça s'efface avec le temps" dit-il. Son processus de création prend du temps. Avec une sorte de couteau, il enlève une partie des algues recouvrant les rochers. "Je ne dessine pas tout de suite. Le rocher doit d'abord être lavé par la mer, sinon la craie n'accroche pas bien. Le lendemain, je reviens pour mettre la craie."
Des œuvres qui évoluent au fil du temps
L'usure du temps fait partie de son travail. La craie est lavée peu à peu par les flots. Alors qu'il termine son dessin du jour, la mer remonte et lèche les pieds de Philippe Raymond et de son rocher.
Ca donne un petit stress intéressant. Je vais prendre une photo. A la marée prochaine, il va rester une ombre de mon dessin et je prendrai d'autres photos pour voir comment ça évolue.
Philippe Raymond, artiste
Il existe un autre aspect temporel de son art. Philippe Raymond aime retoucher ses œuvres, voire les agrandir en travaillant au fur et à mesure sur des rochers voisins. "Ce qui m'intéresse, c'est l’évolution".
Il partage son travail avec ses photos et les rares promeneurs de passage.