Près de Dieppe, Michel Pollet collectionne depuis des décennies des objets évoquant l’Occupation et la Seconde Guerre Mondiale en France mais aussi dans les ghettos juifs. Il cherche désormais un local assez grand pour exposer toutes ses pièces.
Transmettre, comme toutes personnes passionnées par l’Histoire, Michel Pollet souhaite en faire bénéficier le plus grand nombre notamment les plus jeunes. A son échelle et grâce à son immense collection, il aide les étudiants : "j’ai une jeune fille d’Eu qui préparait un devoir sur les femmes tondues à la Libération, je lui ai mis à disposition mes documents et elle a eu une bonne note" sourit le retraité.
Agé de 73 ans, il veut que toutes ces années de recherche soient rassemblées en un seul et même lieu : "J’ai certains musées qui voulaient m’en prendre une partie mais je ne le souhaite pas, je veux que tout reste ensemble".
Le local qui accueillera la collection de Michel Pollet devra être vaste : des tenues de résistants ou déportés, des objets de la vie quotidienne comme des laisser passer ou des cartes de rationnement et bien d’autres documents font partie de son trésor. Le passionné précise qu’aucun objet militaire et/ou allemand ne figure à son inventaire : "ce qui m’intéresse c’est la vie des gens. Je veux toucher le maximum de personnes et pas que les passionnées d’objets militaires de cette période".
Une partie consacrée à la Shoah
C’est la femme de Michel qui l’aide depuis de nombreuses années à reconstituer la mode de cette époque. Parmi ses plus belles pièces, la robe et la poupée d’une petite fille juive déportée. Le couple l’a obtenu grâce à une femme qui vivait rue des Rosiers, à Paris, et qui avait assisté à la rafle de la fillette et sa famille. Un habitant des Pays-Bas a même remis à Michel sa valise taguée de l’étoile jaune qu’il avait lors de sa déportation.
Le retraité est ému à chaque évocation de ces objets ou vêtements et n’oublie jamais de remercier ses donateurs en leur envoyant une photo de leur pièce exposée chez lui.
Un lien se crée à chaque transaction "vous voyez j’ai un manteau d’un déporté Rouennais qui a participé à la marche de la mort à la libération du camp de Dachau, il est mort 15 jours après m’avoir donné son manteau" s’émeut Michel Pollet.
La destinée des déportés juifs intéresse particulièrement le collectionneur car son père lui a raconté avoir assisté à une rafle et lui-même a fait son service militaire à Saint-Sulpice-la-Pointe, dans le Tarn. "J’ai dormi dans les même baraquements en taule où les Juifs étaient parqués être déportés vers les camps de la mort. A partir de là je me suis beaucoup intéressée à la Shoah".
Parmi les pièces les plus rares : cinq dessins réalisés dans le ghetto juif de Lodz, en Pologne.
A ce jour, Michel Pollet est en discussion avec une personne qui serait intéressée pour reprendre et exposer l’ensemble de sa collection. Elle ferait partie d'un circuit touristique en Seine-Maritime.