A 10 ans à peine, Célestin Masy, alias le Frelon barbu, espère remporter le championnat. La saison passée, il a déjà décroché le titre de champion de Normandie de vitesse en catégorie 110 CM3.
A l'heure où les autres enfants apprennent à faire du vélo, Célestin Masy enfourchait déjà sa première moto essence. Il n'en a pas fallu plus pour que le jeune garçon, originiaire de Neuville-lès-Dieppe, se passionne pour la moto Grand Prix. Un virus transmis par son père Jean-Philippe Masy, lui-même fan de circuit.
Repéré par Johann Zarco à l'âge de 6 ans
En 2016, Célestin intègre l'école ZF Grand Prix, montée par Johann Zarco. Ce pilote français de vitesse en moto est double champion du monde de Moto2 en 2015 et 2016. Pendant 3 ans, Célestin et son père feront les allers-retours au Pontet, près d'Avignon, tous les 15 jours. Des efforts qui finissent par payer. Célestin décroche une place pour l'ouverture du Grand Prix de France au Mans, la Mecque des passionnés de deux roues. Devant le public, il parade dans une course d'exhibition pour représenter son école.En 2019, Célestin intègre le championnat mini GP et terminera champion de Normandie de vitesse en catégorie 110 cm3.
Quand Célestin devient le Frelon Barbu
Sur la piste, Célestin, se transforme en un frelon barbu. Ce surnom lui vient de l'époque où il s'entraînait juché sur sa piwi avec ses copains de l'école ZF Grand Prix. Le bruit des moteurs ressemblait à s'y méprendre à celui d'un essaim d'abeille. Mais l'abeille, ce n'est pas assez agressif pour le jeune prodige. Il a donc opté pour le cran supérieur avec le frelon barbu.
Célestin court sous le numéro 48. 48, la somme des dates de naissance des garçons Masy. Célestin bien sûr, son père, jamais très loin et son petit frère, Cyrius, 8 ans.
Des sacrifices et un espoir de titre
A 10 ans, Célestin, élève de CM2, consacre beaucoup de temps à sa discipline. Tous les quinze jours, il se rend sur le circuit de Vandeuvre à Saint-Pierre-sur-Dives. Là, il s'entraîne avec d'autres jeunes pilotes comme lui pendant plusieurs heures. Sur la piste, tous les âges et toutes les cylindrés se côtoient.Ses séances d'entraînement : Célestin ne les raterait pour rien au monde.
Il y a des séances, je ressens de la rage. D'autres où je ressens de la joie. C'est toujours plein d'émotions d'un seul coup.
Pour son père aussi, c'est du temps passé et un investissement financier important.
"Je n'ai pas l'impression d'en faire plus que les autres parents. C'est ma passion donc je la vis à travers lui. Aujour'hui, il est petit. Il a besoin de moi au niveau sécurité, management, entretien de la machine. Mais j'aime la moto, donc ça ne me dérange pas. [...] C'est un milieu qui est très fermé et qui nécessite de l'argent. C'est un sport qui coûte plus cher que le football. Je me prive beaucoup pour notre passion commune mais ce sont des sacrifices que je suis prêt à fair. Avec le titre de l'an passé, on a la chance cette saison qu'un certain nombre de partenaires nous fasse confiance.
Voyez le reportage signé Jérôme Bègue, Bruno Delande et Emmanuelle Partouche. (montage : Romuald Sevestre)