Parc éolien au large de Dieppe et du Tréport : les recours des associations déboutés au Conseil d'Etat

Le Conseil d'Etat a rejeté, mercredi, deux recours visant à annuler l'autorisation d'exploitation du projet de parc éolien au large de Dieppe.

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Le feuilleton éolien continue sur les côtes normandes. Les deux recours portés auprès du Conseil d'Etat, portant sur l'arrêt du projet de parc éolien au large de Dieppe - Le Tréport ont été refusés, mercredi 28 décembre 2022. L'Etat a ainsi donné son feu vert pour lancer la construction de soixante-deux éoliennes offshores, à 15,5 km du Tréport, pour une mise en service prévue en 2026.

La déception est grande pour les associations de défense de l’environnement, les organisations professionnelles défendant les intérêts des pêcheurs, et les communes à l'origine des différents pourvois. Ces derniers entendent néanmoins continuer à faire entendre leur voix, notamment auprès de la Commission européenne.

Déception des associations

"Cette décision une grande déception mais on s'en doutait un peu, vu les recommandations du rapporteur public, au début du mois, lors de l'audience", abonde George Clément, président de la Scopa, une association qui œuvre pour la protection de l'environnement sur les côtes d'Opale et d'Albâtre, en Picardie. "Le contexte énergétique joue aussi contre nous, en France, en pleine crise énergétique. Nous allons donc nous faire entendre par d'autres voies, avec les autres associations. Nous avons déjà déposé un recours auprès de la Commission européenne, il y a deux mois", ajoute ce dernier.

Même son de cloche du côté des pêcheurs. Si la décision de la plus haute juridiction française vient sanctionner un long processus, commencé au tribunal administratif de Nantes en 2018, elle ne marque pas pour autant la fin de l'opposition au projet : "Cela ne nous empêchera pas de faire entendre la voix des pêcheurs", a martelé Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches de Normandie, qui s'inquiète de l'impact du parc éolien sur les poissons. 

Rejet définitif

La présidente de l’association « Sans Offshore à l’horizon », Carmen Bilon, regrette elle aussi cette décision dans un communiqué. "Notre association ne décolère pas. Nous nous battons depuis 2009 pour notre littoral. Mais, au mépris total de la population, de l'environnement, de la pêche et du tourisme, l'état a persisté dans sa décision".

"Il nous reste encore les recours auprès de la Commission européenne."

Carmen Bilon, présidente de l'association Sans offshore à l'horizon

Le Conseil d’État a de fait rejeté l’ensemble des pourvois, notamment en matière de protection des espèces : "L’ensemble des mesures prévues dans ce projet sont suffisantes, pour garantir le maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces concernées, dans leur aire de répartition naturelle", pointe l'institution.

Les juges ont par ailleurs souligné que "le projet de parc éolien litigieux permettra de couvrir environ 8 % de la consommation électrique de la région Normandie et 4 % de la région Hauts-de-France, contribuant ainsi de manière déterminante à l’atteinte des objectifs internationaux, européens et nationaux concernant les énergies renouvelables. Le projet répond à une raison impérative d’intérêt public majeur". Le début des travaux de construction est prévu courant 2024, à moins que les recours déposés auprès de la Commission européenne ne redistribuent, de nouveau, les cartes.

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