Cinquante-huit exilés ont été interceptés dans la nuit de samedi 17 octobre à dimanche 18 octobre, sur une plage de Petit Caux, près de Dieppe, alors qu'ils s'apprêtaient à traverser La Manche.
Malgré le thermomètre qui continue de descendre, cinquante-huit personnes ont tenté de traverser La Manche, dans la nuit de samedi 17 octobre à dimanche 18 octobre.
Les gendarmes les ont aperçues sur la plage de Petit Caux, à 12 km à l'ouest de Dieppe et les ont empêchées d'embarquer sur un bateau pneumatique.
Les exilés ont affirmé venir du Koweït et être arrivés sur la côte normande en camion. Tous espéraient rejoindre l'Angleterre, Eldorado tant convoité des populations exilées.
Le départ depuis la plage de Petit Caux étonne. Aucun port aux environs. La traversée vers la côte anglaise représente une distance quatre fois plus importante que depuis Calais, ville de départ privilégiée des populations exilées, malgré ses terribles conditions d'accueil.
Deux bébés
Selon les gendarmes, le groupe comprenait quinze femmes, vingt-deux hommes et vingt-et-un mineurs, dont deux bébés. "La météo n'était pas bonne, cela aurait pu être très grave", ont-ils commenté.La préfecture maritime observe un nombre record de traversées cette année. Entre le 1er janvier et le 31 juillet 2020, 4 192 migrants ont tenté de traverser la Manche, soit 342 traversées ou tentatives de traversée. C'est plus que tout au long de l'année 2019.
Reportage de Grégory Archiapati, Didier Meunier et Romuald Sevestre :
Ouverture d'une enquête
"Un homme, soupçonné d'être le passeur, a été interpellé et placé en garde à vue dimanche, mais a été relâché lundi, sans être poursuivi", a précisé le procureur de la République de Dieppe, Étienne Thieffry.Une enquête a été ouverte par le parquet de Dieppe pour : "aide à l'entrée, à la circulation et au séjour irrégulier d'étrangers en France".
Les exilés ont d'abord été hébergés à la salle polyvalente de Petit Caux, grâce à une chaîne de solidarité qui s'est mise en place, notamment grâce à la Croix Rouge de Rouen, ville dans laquelle ils ont été ensuite amenés pour intégrer différentes structures "d'accueil".
Patrice Philippe, le maire de Petit-Caux (SE), salue l'action de la gendarmerie : "Ce sont des êtres humains. S'ils n'avaient pas été là [...], je pense qu'on envoyait ces hommes à la mort. Quand on les voit, ce sont des miraculés."