Premiers missiles, les V1 étaient des avions sans pilotes allemands lancés sur Londres au départ de la Normandie et de la Picardie durant l'été 1944.
Le V1 est une des "armes secrètes" avec lesquelles Hitler comptait, en 1944, repousser les Alliés et gagner la guerre.
Petit avion sans pilote d'une portée de 200 kilomètres mû par un pulso-réacteur lui permettant de voler à plus de 600 km/h, cette "arme de représailles n°1" disposait de différents systèmes (dont un pilotage automatisé avec un gyro-compas de guidage et des servomoteurs électriques) pour tomber et exploser sur des cibles prédéfinies.
En 1943 des rampes de lancement de V1 furent construites en Normandie et en Picardie, pointées, à l'est, sur les principaux ports anglais (comme dans le département de la Manche dans le secteur de Cherbourg), et à l'ouest sur Londres. Repérées par la Résistance (et notamment près de Rouen grâce à Michel Hollard "L'homme qui sauva Londres") puis bombardées par les avions Alliés, ces rampes ne furent opérationnelles qu'en juin 1944, une semaine après le débarquement en Normandie.
Le V1 arme de représailles et de terreur
Arme de mort (comme la fusée V2), le V1 était fabriqué au centre de l'Allemagne dans l'usine souterraine du camp de Dora par des prisonniers issus du camp de concentration de Buchenwald qui subissaient des conditions épouvantables, sous le joug d'impitoyables et violents soldats SS.20.000 déportés périrent dans les galeries de Dora. Ils contribuèrent (et c'est méconnu) à la conquête de l'espace, sous les ordres d'ingénieurs et de techniciens allemands dont la plupart firent plus tard carrière aux USA et en France (à Vernon), les autres scientifiques du régime nazi étant récupérés par les Soviétiques pour les obliger à transmettre leurs compétences et la maîtrise de leur technologie aux spécialistes russes des fusées…
Des vestiges en Pays de Bray
Les rampes de lancement de V1 furent toutes construites sur le même modèle par de la main d'œuvre forcée, avec de jeunes Normands et Picards requis par les Allemands, qui se retrouvèrent sur les chantiers aux côtés de prisonniers Russes.Le pays de Bray et ses forêts, à l'est de la Seine-Maritime, concentra un grand nombre de rampes de lancement de V1.
En complément de celle du Val-Ygot à Ardouval, aménagée en lieu de mémoire ouvert au public par une association de passionnés, 21 rampes de lancement de V1 de la forêt d'Eu sont désormais répertoriées sous l'appellation "Histoire et patrimoine V1 en vallées de la Bresle de l'Yères".
Une appli pour transmettre la mémoire et découvrir les sites
Au départ de l'office de tourisme de Blangy-sur-Bresle, le visiteur peut suivre un parcours de mémoire grâce à un dépliant comportant une carte et des explications historiques. Nouveauté de l'année 2020, une application numérique pour téléphone portable permet de suivre le parcours avec une géolocalisation pour "une approche immersive grâce à la technologie".Cette appli a pour nom LEGENDR
L'été 44, entre le débarquement et la Libération
Le V1 terrorisa la population de Londres mais aussi les habitants de Seine-Maritime qui, durant l'été 44, et en attendant d'être libérés par les Alliés venant de l'Eure, se trouvaient sous la trajectoire de tirs de ces engins bruyants crachant une longue flamme. De nombreux V1 tombèrent après leur lancement, faisant des victimes dans les communes cauchoises, comme à Auppegard, au sud de Dieppe.En Angleterre, comme dans en juin 40, des villes furent évacuées et l'aviation fut chargée de faire la chasse à ces bombes volantes. Ce que fit le jeune pilote havrais Jean Maridor à bord de son Spitfire.
L'application numérique de l'itinéraire V1
Pour enrichir l'expérience du promeneur, une application mobile disponible gratuitement sur les plateformes App Store et Google Play a été développée en collaboration avec la société Legendr, une start-up partenaire du groupe Orange spécialisée dans la visite virtuelle de sites remarquables et dans la mise en valeur du patrimoine historique et culturel.
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