Emmaüs : faut-il débaptiser le centre Abbé-Pierre d’Esteville ? La demande a été déposée en interne.

Plus d'un mois après la révélation d'accusations portées par plusieurs femmes à l'encontre de l'Abbé Pierre pour des faits de violences sexuelles, une demande a été déposée au sein même de l'association Emmaüs, afin de débaptiser le centre qui porte son nom à Esteville (76). La décision ne sera pas prise avant plusieurs semaines.

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Le 17 juillet 2024, un rapport indépendant commandé par Emmaüs International, Emmaüs France, et la Fondation Abbé Pierre, révélait des accusations d'agressions sexuelles portées par plusieurs femmes à l'encontre de l'Abbé Pierre. Les faits auraient été commis entre la fin des années 1970 et 2005. L'affaire avait provoqué une onde de choc tant l’homme, défenseur inlassable des sans-abri et des mal-logés, faisait figure d'icône. Il est décédé en janvier 2007.

Dès cette affaire révélée, le Mouvement Emmaüs annonçait avoir mis en place un dispositif de recueil de témoignages, "strictement confidentiel, s’adressant aux personnes ayant été victime ou témoin de comportements inacceptables de la part de l’abbé Pierre. Géré par le groupe Egaé, ce dispositif permettra aux personnes qui y auront recours d’être entendues, de manière anonyme si elles le souhaitent, orientées et accompagnées".

Un autre nom, une autre mission ?

Depuis, le centre Abbé-Pierre situé à Esteville, en Seine-Maritime (76), village de quelque 500 habitants, a "fermé symboliquement" ses portes "jusqu'à nouvel ordre". Sur la porte du centre, une affiche indique sa fermeture pour "une durée indéterminée". L’équipe exprime "sa solidarité avec toutes les victimes de violences sexuelles".

Selon les informations de nos confrères de France Inter, ce centre ne réouvrira pas en l'état. Une proposition a été soumise au sein d’Emmaüs pour débaptiser le centre Abbé Pierre, et le transformer en un lieu dédié à la recherche sur la lutte contre la misère et l’exclusion.

Contacté par notre rédaction, Emmaüs International nous a informés que les instances du Mouvement se réuniront en cette fin de mois pour statuer sur le sujet.

Une réflexion sur un changement de nom pour l'école Abbé-Pierre du village

Depuis ces révélations, le maire d'Esteville, Manuel Grente, s'interroge, lui aussi, sur l'opportunité de débaptiser l'école du village. Pour lui, il est important, néanmoins, de ne pas réagir sous le coup de l'émotion. "Nous allons prendre le temps, en responsabilité, calmement, paisiblement, de réfléchir à cette question du nom de l'école, loin de la pression médiatique et de la pression populaire (...) Nous allons y réfléchir avec les élus et les habitants. Nous allons également en parler avec le corps enseignant".

Cette école porte le nom de l'abbé Pierre pour des raisons historiques. Il y a plusieurs années, cette école était constituée d'Algeco. Nous n'avions pas les financements pour construire une école en dur. C'est l'Abbé Pierre qui est intervenu pour avoir les financements. Le nom d'une école pour un village, c'est important.

Manuel Grente, Maire d’Esteville

Par-delà la question du groupe scolaire abbé Pierre, il existe également une fresque le représentant, peinte sur l'espace multisport. La même question se pose concernant son avenir.

Manuel Grente a également affirmé dans un communiqué diffusé le 22 août que ses "pensées allaient aux victimes, à ces femmes qui ont eu le courage de lever ce lourd secret, de lever le voile sur les agissements d'un homme que beaucoup voyaient comme un saint."

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