L’artiste peintre Christophe Ronel multiple depuis quarante ans les expositions au quatre coins du pays. Ce mois-ci, deux expositions sont prévues dans l'agglomération rouennaise. L'occasion pour le public de découvrir ses oeuves, où l'imaginaire et la réalité s'entrecroisent.
Ses œuvres sont une invitation au voyage. Le peintre rouennais Christophe Ronel a l'âme d'un explorateur. Depuis plus de 40 ans, il multiplie les expositions un peu partout en France, mais aussi beaucoup en Asie.
- C'est à l'étranger que vous trouvez l'inspiration pour vos peintures, pourquoi ce besoin d'ailleurs ?
C'est une inspiration très voyageuse qui me poursuit depuis longtemps. Je pense qu'il n'y a pas vraiment de vie possible ni d'art sans brassage. Pour ma part, je fonctionne avec cette curiosité pour le mouvement, pour l'ailleurs, pour l'étrange et aussi l'étranger. J'ai un goût prononcé pour les différences.
- Quels sont les voyages qui vous ont le plus inspiré ?
Je cite souvent l'Inde, destination où je me suis rendu à plusieurs reprises. J'aime aussi beaucoup l'Afrique et le Mexique. "J'ai une maison dans chaque pays, mais je ne sais pas où elle est", cette phrase tirée d'un poème indien écrit par Rabindranath Tagore, m'inspire beaucoup. Cela évoque beaucoup le don d'ubiquité (être à plusieurs endroits en même temps, ndlr), le fait de pouvoir habiter l'ailleurs et d'avoir cette illusion d'être "citoyen du monde". C'est une forme de nomadisme qui me correspond bien.
- Ce nomadisme est retrouvé dans vos peintures très colorées. Vous peignez aussi beaucoup les animaux : qu'est-ce qui vous fascine autant chez eux ?
L'animal est en effet très présent. L'éléphant, le rhinocéros : ces animaux portent le monde. Sa peau se retrouve incrustée de mille choses, sur le dos il peut y avoir des superpositions et des empilements d'éléments. Par ailleurs, la dimension de la fable, du récit, du conte et de l'imaginaire, que permet l'animal, me plaît. D'un seul coup, cela opère un glissement : ce qui tient de la réalité et ce qui devient de la fiction.
- La peinture, vous y baignez depuis tout petit, car votre père était artiste peintre. En quoi cela vous a influencé depuis le plus jeune âge ?
C'est vrai que j'ai trempé dans l'ambiance, j'ai baigné très tôt dans la peinture. Mon père, Marcel Laquay, éteint un peintre de l'école normande. J'ai commencé par le terrain, par de la peinture à l'huile, croquis et peinture sur nature.
- Cet automne, vous exposez sur deux sites dans l'agglomération rouennaise, qu'est ce qui attend les visiteurs ?
C'est au centre culturel au casino de Bonsecours que j'expose jusqu'au 13 octobre, c'est ouvert tous les jours. C'est un parcours rétrospectif de 1994 à 2015, avec des peintures grand format, des vitrines de croquis. J'organise aussi des visites commentées le dimanche après-midi.
L'autre exposition aura lieu à la galerie Rollin à Rouen, l'exposition débute le 11 octobre et dure un mois. D'ailleurs, à ce moment-là, un livre sortira aux éditions Area à Paris, de 230 pages de peintures, de souvenirs, d'archives, de dessins avec beaucoup de textes. Un gros travail, car voilà déjà un an que l'on travaille dessus.