Alors que la coqueluche est en résurgence en Europe, deux bébés sont récemment décédés de cette maladie en Seine-Maritime. Faut-il se faire vacciner, comment se protéger de cette maladie qui peut s'avérer dangereuse pour les jeunes enfants et les personnes fragiles ? On fait le point.
"Il y a actuellement un nouveau cas par jour de coqueluche qui arrive aux urgences pédiatriques, c'est très inhabituel, informe ce mercredi 10 juillet la communication du CHU de Rouen. Un jeune enfant est en ce moment hospitalisé."
L'hôpital a aussi confirmé à France 3 Normandie l'information de France bleu qui indiquait que deux nourrissons étaient malheureusement décédés de la maladie, l'un le mois dernier, l'autre la semaine dernière en Seine-Maritime.
La situation est particulièrement préoccupante ces dernières semaines, avec un mois de juin marqué par un pic de contaminations.
Une recrudescence de la coqueluche dans toute l'Europe
La coqueluche est une infection bactérienne respiratoire très contagieuse. Elle se manifeste par des quintes de toux très fortes et souvent nocturnes, qui peuvent provoquer des vomissements et laissent le malade très essoufflé. Si la maladie n'est pas traitée, la toux peut durer plusieurs semaines. Seuls un prélèvement nasal et un test PCR confirment l'état du malade.
Santé Publique France alerte sur une recrudescence des cas de coqueluche en Europe depuis la fin de l'année 2023, avec une accélération en 2024.
L'agence nationale de santé publique a aussi délivré un bulletin d'informations concernant la Normandie, qui fait état d'une augmentation des actes de SOS médecins notamment dans le courant du mois de mai, et un nombre d'actes très élevés en juin.
Santé Publique France confirme aussi des passages aux urgences en forte augmentation : 91 passages en juin 2024, contre un passage en 2023. Ils concernent à 72,5% des personnes de moins de 15 ans.
Sur les 12 derniers mois, 726 PCR positifs à la coqueluche ont été rapportés en Normandie, sur un total de 2678 tests réalisés, soit un taux de positivité de 21%.
En juin 2024, comme en mai dernier, l'agence Régionale de Santé de Normandie a reçu cinq signalements de cas groupés de coqueluche, deux en milieu scolaire, deux en famille, et un dans le milieu professionnel.
Une situation alarmante, qui impose de renforcer la vigilance de la population en l'informant sur les symptômes et les modes de transmission.
La coqueluche, comment s'en protéger ?
La vaccination est essentielle contre la coqueluche, rappelle Santé Publique France. La primo vaccination se fait à deux et quatre mois de vie, puis à 11 mois. Les rappels se font à six ans puis entre 11 et 13 ans. Chez les adultes, un rappel est nécessaire aux alentours de 25 ans.
Les mesures de prévention sont aussi très importantes pour éviter les cas graves chez les plus jeunes et les nourrissons. Cette maladie est très contagieuse, et se fait par voie aérienne. Une personne contaminée transmet la bactérie à 15 autres personnes en moyenne, prévient l'ARS Normandie.
La contagiosité est maximale les 10 premiers jours, et dès l'apparition de la toux. Il faut donc impérativement porter un masque en cas de suspicion de coqueluche.
La maladie peut être grave chez les nourrissons de moins de six mois, encore incomplètement vaccinés à cet âge, ainsi que chez les femmes enceintes. Il est donc recommandé de vacciner les futures mamans, dont les anticorps anti coquelucheux seront transférés au bébé pendant la grossesse, via le placenta.
Les personnes âgées et les personnes immunodéprimées doivent être aussi particulièrement vigilantes.