Les typiques bateaux, appelés Doris caractéristiques de la pêche sur les bancs de Terre-Neuve, sont indissociables de la côte d’Albâtre. Ces petites embarcations sont désormais taxées d’une redevance pour occupation du domaine public.
Ces bateaux longs de deux mètres font partie de la carte postale du petit village d’Yport (Seine-Maritime). Décorés à chaque occasion, ils sont à la disposition du public pour prendre des photos, faire une sortie en mer ou même pique-niquer.
Avec leurs couleurs vives, elles contrastent avec la blancheur des galets de la plage d’Yport. Appartenant à l’histoire des Terre-Neuvas, elles sont désormais entretenues par l’association Doris and Caux. Une dizaine de bénévoles gère l’entretien des bateaux fabriqués par un charpentier de marine basé à Fécamp : « Toute manifestation qui se passe sur la plage fait l’objet d’une décoration des bateaux pour embellir la plage et faire valoir le tourisme à Yport » précise Jean-Claude Lars le président de l’association.
Une redevance pour la préservation de la plage
Depuis plus de 30 ans, les Doris sont accostés sur la plage gratuitement. En juin, Jean-Claude Lars reçoit un courrier de la préfecture : « ils nous ont demandé un forfait pour occupation du domaine maritime. Comme le trait de côte recule chaque année on est rentré dans leur zone. »
Après la surprise de cette correspondance, le président adresse un courrier aux affaires maritimes : « et puis nous sous sommes rencontrés. Ils ont bien voulu réduire mon forfait (qui est calculé par rapport à la taille des bateaux et l’espace occupé). Nous sommes tombés d’accord et pendant 5 ans, l’association paiera 70 euros au lieu de 125. Tout s’est passé en toute amitié » détaille le président.
«Je suis favorable à cette redevance si ça incite les gens à respecter et à mettre en ordre la plage. On interdit de laisser un tas de cochonneries sur les galets ou bien encore de repeindre les bateaux directement sur la plage. Quand on voit traîner des vieux filets ou des vieux casiers, je me dis qu’ils n’ont peut-être pas tort ».
Cette redevance concernera également les particuliers propriétaires de bateaux sur la plage. Si cette redevance n’est pas réglée annuellement, une « contravention de grande voirie » est encourue. « Nul ne peut, sans disposer d’un titre l’y habilitant, occuper une dépendance du domaine public » précise la préfecture. D’autres régularisations sont en cours à Varengeville-sur-Mer ou à Quiberville-sur-Mer.
On retrouve les Doris un peu en remontant vers le Havre mais la majorité de ces bateaux se trouvent en direction de la Bretagne notamment à partir de Saint-Malo.