La ville de Fécamp, en partenariat avec l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer), répertorie toute constatation de prolifération d'algues. La mairie appelle les passants et les habitants à ouvrir l'œil et à signaler toute apparition suspecte pour mieux appréhender le phénomène.
Le Havre et Fécamp voient pour la première fois des parcelles d'eau changer de couleur et produire une odeur assez forte en ville en aout 2022. La raison : l'eau est infectée par des algues et des microalgues.
Un an après, la mairie de Fécamp décide de signer un partenariat avec l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) dans le cadre de l'opération Phenomer.
Via ce dispositif, les passants et habitants sont appelés à témoigner dès qu'ils observent un changement suspect de la couleur de l'eau. Le but : regrouper tous les signalements possibles afin de comprendre et mieux appréhender le processus de prolifération de ces algues.
Un danger pour la biodiversité
Et si la mairie en arrive à ce stade, c'est à cause d'algues brunes et rouges… à l’odeur nauséabonde. Entre Etretat et Fécamp, Stéphane Dodivers a déjà pu les observer. Cet organisateur d’excursions nautiques a commencé, en autodidacte, à s’intéresser à la prolifération de ces algues. Pour lui, le phénomène s’amplifie.
Elles apparaissent toujours vers mi-août. Quand il y a une température de la mer qui est relativement élevée et la lumière du soleil qui est assez présente, la prolifération d'algues se fait à partir de la photosynthèse.
Stéphane Dodivers, organisateur d'excursions nautiques
Problème : ces algues invasives ne sont pas sans danger pour la biodiversité. Le spécialiste ajoute : "cette surcharge d'algues peut provoquer une saturation d'oxygène dans l'eau. Les oiseaux et les poissons peuvent en mourir."
La moindre anomalie peut-être signalée à l’École de voile. Dotée de kits de prélèvements, cette dernière transmet ensuite le fruit de son travail à un organisme de recherche.
L'objectif est d'impliquer des acteurs locaux pour apporter des solutions le plus rapidement possible. L'idée est de prévenir l'école de voile dès observation d'un cas et cette dernière s'occupe des prélèvements. Ils sont ensuite envoyés aux laboratoires et à l'IFREMER.
Florentin Cognie, adjoint au maire en charge des transitions et du cadre de vie
La démarche s’inscrit dans un plan plus global de protection du littoral. Et les habitants, eux aussi, sont invités à y participer.