Le Groupement de défense sanitaire des abeilles (GDSA) de Seine-Maritime, composé de bénévoles apiculteurs, distribue des pièges sélectifs pour attraper les fondatrices des nids de frelons asiatiques entre mars et mai. C'est le moment ou jamais !
Les boucles de la Seine, avec son eau et ses arbres, sont très propices à l'installation des frelons asiatiques. Dangereux pour les abeilles, pour l'homme et la biodiversité, le Groupement de défense sanitaire des abeilles (GDSA) de Seine-Maritime a mis au point des pièges sélectifs à installer au printemps pour détruire les fondatrices des nids.
Le frelon asiatique, danger sanitaire de 2e catégorie
"Ce sont des fondatrices qui sont arrivées dans des poteries dans le port de Bordeaux en 2008, se souvient Philippe Dorléans, vice-président du GDSA 76. Depuis, le frelon asiatique a colonisé toute la France, mais aussi le nord de l'Espagne, du Portugal, l'Angleterre, l'Allemagne... L'Allemagne a d'ailleurs déposé plainte contre la France pour ne pas avoir éradiqué cette espèce invasive."
Le frelon asiatique est classé danger sanitaire de 2e catégorie pour l'abeille domestique sur tout le territoire français et figure sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union Européenne.
Il se nourrit à 40% d'abeilles. Il leur coupe la tête, l'abdomen et ne garde que le thorax, chargé de protéines, pour nourrir ses larves. Mais pour le reste, il se nourrit de guêpes, papillons, mouches... Il est dangereux globalement pour la biodiversité.
Philippe Dorléans, vice-président du GDSA 76
Il peut aussi être dangereux pour l'homme. "Il y a eu des morts car il attaque en bande. La plupart du temps, les accidents ont lieu quand les gens débroussaillent, taillent leurs haies et tombent sur un nid. Mais si on se tient à distance de plusieurs mètres, le frelon asiatique ne viendra pas vous attaquer", souligne Philippe Dorléans.
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©France télévisions
Des pièges sélectifs
Pour toutes ces raisons, le GDSA 76 a mis au point des pièges sélectifs avec l'ESAT (Établissement et service d'aide par le travail) de Dieppe. "C'est un cône avec une grille, qui ne laisse passer que les frelons asiatiques, un peu plus petits que les frelons communs. Dans ce piège, il y a un mélange fait d'un tiers de sirop, d'un tiers de bière et d'un tiers de vin blanc, notamment pour éloigner les abeilles", indique Philippe Dorléans.
Car le but n'est pas de tuer d'autres insectes, essentiels à la biodiversité, mais bien d'éradiquer le frelon asiatique. Ces pièges se posent dans les haies, les arbres, les abris... pendant la période du printemps où les fondatrices cherchent à créer un nid, qui peut à terme contenir 5 000 individus.
"Un piège coûte 20 euros quand une destruction de nid coûte près de 200 euros, voire plus s'il faut utiliser une nacelle. Le Département de la Seine-Maritime finance à 30% la destruction d'un nid et parfois les communes aident aussi mais il reste toujours à payer de sa poche. Le préventif coûte moins cher", souligne l'apiculteur.
Il faut savoir que les frelons asiatiques meurent tous l'hiver à l'exception des fondatrices, qui vont se mettre à l'abri et ressortir au printemps pour créer un nid primaire "souvent dans des bâtis", puis un nid secondaire "plus souvent dans les arbres".
Que faire si vous trouvez un nid de frelons asiatiques
Si vous trouvez un nid chez vous, voici ce qu'il faut faire selon le GDMA :
- n’essayez surtout pas de le détruire, le frelon asiatique se défend lorsqu’il se sent menacé ;
- n’installez pas de pièges (type bouteille en plastique avec du sirop) car ils détruisent les autres insectes indispensables à la biodiversité ;
- contactez la plateforme frelonasiatique76.fr, coordonnée par le GDMA de Seine-Maritime. Elle vous orientera vers un professionnel agréé pour la destruction des nids de frelons asiatiques.
Mais avant de découvrir un nid chez vous, soyez préventif et installez un piège sélectif sur la période printanière. Pour plus d'informations, contacter le GDMA de Seine-Maritime.