Gonzeville en Seine-Maritime : il a transformé son ancienne école en musée

C'est notre séquence nostalgie, retour sur les bancs d'une école des années 50, époque des encriers et des bons points à Gonzeville dans le Pays de Caux. Rencontre avec deux anciens élèves dont un qui a transformé le lieu de son enfance en musée.

Comme un air de déjà vu, comme une madeleine de Proust dont on ne saurait se passer : le bruit de la craie sur le tableau. Strident, parfois annonciateur d'une interrogation surprise mais nous replongeant à une époque que seuls nos enfants connaîtront encore. 

Hubert Roussel est né en 1938, Amélie Tiercellin en 1975, 37 années séparent ces deux personnes. Pourtant elles ont un point commun : les deux étaient élèves dans une petite école de Gonzeville, dans le Pays de Caux en Seine-Maritime.

Et quand ils y reviennent les souvenirs resurgissent. 

Nous étions répartis en groupes dans une même salle. Quatre rangées pour quatre groupes différents, du CP aux CM1. La maîtresse donnait les instructions puis passait au niveau suivant.

Amélie Tiercellin, ancienne élève

Sourire marqué sur le visage pour nos deux personnages bien sympathiques, il n'en était pas de même au début des années 2000. 

Opération sauvetage 

Hubert Roussel, presque nerveux, sillonne la salle de classe. Les aller-retours s'enchaînent.

Il repense à cette époque, quand son école a failli fermer. "Dans les années 1945-1950, nous étions 48 avec quatre cours différents. Il n'y avait pas de maternelle, on rentrait à six ans et on sortait à quatorze ans, parfois treize." Il se pince légèrement les lèvres.

Et puis quand il ne restait plus que huit élèves. L'école a fermé. C'est la règle, à partir de neuf, un établissement met la clé sous la porte.

Hubert Roussel, ancien élève

Impossible pour Hubert de se résoudre à voir l'école fermée. Il décide alors en 2001, d'en faire un micro-musée. "C'était un sacré challenge, nous sommes partis de très peu de choses. Au début, seuls ces bureaux étaient encore là, dans le grenier du préau."

Et Hubert ne s'attendait pas à un tel emballement pour ce qu'il considère comme son "petit bijou". Les communes environnantes ont participé en amenant d'anciens objets, tout comme la communauté de communes.

Même les visiteurs s'y mettent. Ils se disent que personne dans leur entourage souhaite prendre ce qu'ils considèrent comme des babioles. On est bien contents de pouvoir récupérer ça !

Hubert Roussel, ancien élève

L'école accueille chaque année 800 visiteurs et vient de recevoir le Label Patrimoine Rural de Seine-Maritime pour sa salle de classe d'autrefois.

Une vraie fierté pour cette commune de 120 habitants, plutôt bons élèves non ?