​​​​​​​Arrestation de Carlos Ghosn: la réaction à Renault Sandouville

Carlos Ghosn, PDG de Renault et président du conseil d'administration de Nissan et Mitsubishi Motors, était toujours en garde à vue pour soupçon de malversations financières à Tokyo mardi. La réaction à Renault Sandouville. 

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Les faits présumés

    Carlos Ghosn, arrêté lundi, est interrogé depuis lundi pour dissimulation de revenus.
Sa garde à vue peut durer jusqu'à 23 jours pour ce seul chef d'arrestation.
    Selon les premiers éléments parus dans la presse, M. Ghosn aurait minimisé ses revenus de l'ordre de 5 milliards de yens (38 millions d'euros) sur cinq ans à compter de 2011. D'après Nissan, il est aussi soupçonné de biens sociaux.
    Selon les médias japonais, une filiale de Nissan a financé l'achat de luxueuses résidences dans quatre pays, propriétés dans lesquelles M. Ghosn se rendait gratuitement à sa guise. Il aurait en outre, d'après la chaîne publique NHK, empoché des cachets déclarés au nom d'autres administrateurs de Nissan.
    Par ailleurs, l'administration française n'a identifié aucune fraude fiscale en France de la part de M. Ghosn, a assuré mardi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. 

VIDEO : le reportage tourné lundi 19 novembre par David Frotté et Valentin Le Roux (montage : Cécile Garzéna), avec l'interview de : 
  • Fabien Gloaguen , délégué syndical FO Renault Sandouville 


 
 

Collaboration avec la police

    L'arrestation du patron vedette ainsi que de l'un de ses collaborateurs, Greg Kelly, découle d'une enquête menée pendant plusieurs mois au sein du groupe après une dénonciation interne.
    Selon les médias, va être appliquée pour la deuxième fois depuis sa récente entrée en vigueur une loi permettant à ceux qui collaborent avec les enquêteurs de minimiser leur peine s'il s'avère qu'ils étaient aussi informés des faits reprochés à M. Ghosn. 

Eviction de Nissan et Mitsubishi

    Nissan convoque jeudi un conseil d'administration extraordinaire pour congédier Carlos Ghosn de son poste de président de cette instance. 
    Mitsubishi Motors (MMC) va également "proposer au conseil d'administration de démettre rapidement Carlos Ghosn de son titre de président". Le constructeur va conduire une enquête interne pour déterminer si M. Ghosn a commis des malversations similaires au sein de MMC.
    Le conseil d'administration de Renault "se réunira au plus vite", a indiqué lundi le constructeur automobile dans un communiqué.  Le conseil d'administration de Renault indique être "dans l'attente d'informations précises" de la part du dirigeant.
    Carlos Ghosn avait désigné en février un numéro deux, Thierry Bolloré, appelé à lui succéder à la tête du constructeur français. L'objectif à l'époque était déjà de rassurer les pouvoirs publics sur l'avenir de Renault,
préoccupés aujourd'hui par "la stabilité" du constructeur, comme l'a affirmé lundi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.

Avenir flou pour l'alliance

    Si Carlos Ghosn n'est pas irremplaçable chez Nissan ou Mitsubishi Motors et a déjà un successeur désigné au sein de Renault, sa déchéance apparaît plus problématique pour l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors dont il a été la cheville ouvrière. 
    En fin de matinée lundi, le président français Emmanuel Macron a déclaré que l'Etat français serait "extrêmement vigilant à la stabilité" de Renault et de l'alliance avec Nissan.
    "Cette affaire n'est pas de nature à affecter l'alliance entre les trois entités", a promis le patron de Nissan, Hiroto Saikawa, tout en jugeant que les conséquences seraient sans doute importantes pour Renault. 
 
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