Au Havre, des sans-papiers dénoncent le durcissement des régularisations

Ils sont salariés, parents d'enfants scolarisés au Havre et sont toujours menacés d'expulsion. Une cinquantaine de sans-papiers, soutenue par une association dénoncent le durcissement des régularisations.

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Il a le droit de travailler mais pas d'obtenir un titre de séjour. Drôle de situation que vit Ali depuis près d'un an. C'est en 2019, que le jeune homme quitte la Côte d'Ivoire pour la France. A son arrivée, Ali obtient rapidement des autorisations de travail, deux successives. Un investissement qui lui permet d'être embauché en CDI, il devient salarié à temps plein en novembre 2020, "mon employeur me soutient et me fournit tous les documents pour régulariser ma situation, je suis un bon salarié donc mon employeur ne fait que me soutenir", explique t'-il.

Seulement voilà : sa demande de titre de séjour vient une nouvelle fois d'être rejetée et il est désormais sous le coup d'une OQTF, Obligation de Quitter le Territoire Français, qui peut être appliquée à tout moment. Sans ce titre de séjour, pas de logement, ni de permis de conduire. Ali a entamé toutes les démarches mais aucune n'a aboutie.

Devant le Phare, le foyer de sans-papiers de l'Armée du Salut du Havre, Julie veut aussi raconter son histoire.  Elle est arrivée au Havre il y a 8 ans avec son mari et y a construit sa vie. Ses deux enfants sont nés et scolarisés ici, l'un à l'école et l'autre à la crèche.

Julie a suivi une formation professionnelle d'import-export conventionnée par la région Normandie "elle s'est terminée en 2020 et j'ai été déboutée de ma demande de titre de séjour juste après". Avec elle dans cette formation, 20 autres élèves qui ont tous trouvé du travail dans la zone portuaire du Havre. "On se fatigue beaucoup, donc on se révolte", se désole t'-elle.

Alors, Julie, Ali et les autres ont décidé de montrer leur mécontentement au préfet de Seine-Maritime.

Aux côtés d'autres sans-papiers, ils ont manifesté dans les rues du Havre vendredi 11 mars, soutenus par l'AHSETI, Association Havraise de Solidarité et d'Echanges avec Tou-te-s les Immigré-e-s.

L'association havraise a contasté un durcissement des demandes de régularisations des sans-papiers depuis quelques années : "en 2019, on a eu 170 OQTF, puis 300 en 2020 et on est arrivé en 2021 à 500", explique Chantal N'Guyen, co-présidente de l'AHSETI. Les bénévoles sont débordés par les demandes et les accompagnements administratifs devenus de plus en plus compliqués. C'est à eux que revient la difficile responsabilité d'annoncer aux sans-papiers que les espoirs de régularisation sont minces "c'est très douloureux de leur dire : bien que tu sois en France depuis de nombreuses années, bien que tu travailles, bien que tes enfants sont scolarisés ici, tu as très peu de chance d'obtenir quelque chose".

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