Blocages et grèves contre la réforme des retraites : la contestation grandit au Havre

Grève, opération "port mort", blocages dans la zone industrielle conduisant à la mise en alerte de quatre entreprises Seveso… Au Havre, la colère gronde contre la réforme des retraites. Les travailleurs portuaires et les dockers prévoient trois nouvelles journées de grève les 14,15 et 16 mars.

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Du mardi 7 mars au vendredi 10 mars, les syndicats ont bloqué les quatre ponts d'accès à la zone industrielle du Havre, réclamant le retrait du projet de réforme des retraites. Des barrages filtrant ont ainsi empêché la grande majorité des salariés d'accéder aux sites des entreprises.

Jeudi 9 mars, quatre d'entre elles - Lubrizol France, Chevron Oronite, Yara et Sibanye Stillwater Sandouville Refinery - toutes classées Seveso seuil haut, ont donc décidé de déclencher leur cellule de crise. 

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Jean-Michel Villeval, délégué général de l'association Synerzip. ©Mélissa Genevois / France Télévisions

"C'était une démarche préventive pour alerter la population et les autorités sur leur situation dégradée en matière de gestion de leurs obligations de sécurité c'est-à-dire des problématiques de relève de salariés en charge de la sécurité et d'organisation interne", explique vendredi Jean-Michel Villeval, délégué général de l'association Synerzip, qui réunit 150 entreprises agissant sur la zone industrielle et portuaire (ZIP) du Havre. 

Levée des alertes 

Les barrages filtrants ont été levés jeudi en fin d'après-midi par les manifestants. En début de soirée, Yara et Chevron Oronite ont donc décidé de lever leur alerte. "L’évolution du blocage de la zone industrielle nous permet un retour vers une situation normale. Notre cellule de crise actuellement en cours est donc levée et nous sommes susceptibles de la réactiver, si la situation venait à se dégrader de nouveau", annonce l'entreprise Yara sur le site Allo Industries

Les blocages ont repris vendredi 10 mars à 5h du matin dans la zone industrielle du Havre et ont été levés en fin de matinée. Les entreprises Lubrizol et Sibanye Stillwater Sandouville Refinery ont donc à leur tour levé leur alerte vendredi en début d'après-midi. 

"Ce n'est pas la fin du mouvement"

Mais qui dit fin des blocages ne dit pas arrêt définitif des actions pour les syndicats du secteur de l'industrie. "Ce n'est pas la fin du mouvement, pas du tout ! Une assemblée générale aura lieu lundi soir à l'union locale pour faire le point sur la continuité du mouvement et [...] évoluer vers une nouvelle semaine de blocage de l'économie", martèle Sylvain Chapelle, syndicaliste de l'union locale des syndicats CGT d'Harfleur. 

Selon lui, les grévistes sont "très motivés parce qu'ils ne veulent surtout pas travailler 24 mois de plus". "Nous partons du principe qu'il vaut mieux perdre 24 heures que 24 mois", résume-t-il.  

À l'appel de l'intersyndicale, des manifestations auront lieu samedi 11 mars partout en France. Au Havre, rendez-vous est donné à 14h30 à la Catène de Containers.

Nouvelle grève les 14, 15 et 16 mars

De son côté, la fédération CGT des ports et docks, qui a organisé 48h d'opération "ports morts" du mardi 7 au jeudi 8 mars au matin, a décidé de poursuivre son mouvement de contestation contre le projet de réforme des retraites la semaine prochaine. 

Se disant dans un communiqué "plus que déterminée", la fédération appelle "l'ensemble des travailleurs" à manifester samedi 11 mars et annonce "un arrêt de travail de 72h" les mardi 14, mercredi 15 et jeudi 16 mars.

Le syndicat annonce également une nouvelle journée "ports morts" le jeudi 16 mars et appelle les employés à "poursuivre l'arrêt des heures supplémentaires et shifts exceptionnels". 

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